Dernières Nouvelles | News 24

L’Inde nie avoir collaboré avec des gangsters pour cibler les séparatistes sikhs en sol canadien

Le gouvernement indien a nié jeudi avoir collaboré avec des gangsters pour cibler les séparatistes sikhs au Canada, comme l’ont affirmé publiquement cette semaine des responsables canadiens dans le cadre d’un différend diplomatique qui s’intensifie.

Le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal, a nié que l’Inde soit de mèche avec des gangsters basés en Inde au Canada et a même suggéré que les autorités canadiennes avaient résisté aux tentatives indiennes d’extrader ces personnes vers l’Inde.

« Il est étrange que les Canadiens accusent les Canadiens d’avoir commis des crimes au Canada », a déclaré Jaiswal.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et des responsables de la police ont rendu public cette semaine des allégations selon lesquelles des diplomates indiens ciblaient les séparatistes sikhs au Canada en partageant des informations à leur sujet avec leur gouvernement national. Ils ont déclaré que de hauts responsables indiens transmettaient ensuite ces informations à des groupes du crime organisé indien qui ciblaient les militants, qui sont des citoyens canadiens, par des fusillades au volant, des extorsions et même des meurtres.

REGARDER | En savoir plus sur les allégations du Canada selon lesquelles le gouvernement indien serait lié au crime organisé:

L’Inde utilise-t-elle des diplomates et le crime organisé au Canada ? | À propos de ça

Le Canada a expulsé six diplomates indiens de haut niveau après que la GRC a déclaré avoir des preuves que des diplomates indiens au Canada étaient impliqués dans une campagne visant à intimider, contraindre et parfois même tuer sur le sol canadien. Andrew Chang détaille ce que nous savons des allégations du Canada selon lesquelles le gouvernement indien serait lié au crime organisé et de cette dernière escalade diplomatique entre les deux pays.

Les deux parties ont ordonné l’expulsion de hauts diplomates cette semaine dans le contexte d’une crise qui s’aggrave suite à ces accusations, notamment l’allégation du Canada selon laquelle les diplomates étaient liés à l’assassinat en juin 2023 du militant sikh canadien Hardeep Singh Nijjar.

Le meurtre de Nijjar a détérioré les liens depuis plus d’un an, et malgré l’affirmation du Canada selon laquelle il a transmis des preuves de ses allégations aux autorités indiennes, le gouvernement indien continue de nier en avoir vu.

Jaiswal a de nouveau déclaré jeudi que le Canada n’avait fourni aucune preuve de ses allégations concernant les attaques contre des militants sikhs, contredisant les déclarations de Trudeau cette semaine selon lesquelles les enquêteurs de son pays avaient partagé en privé des informations avec leurs homologues indiens et les avaient jugés peu coopératifs.

Dans le même temps, Jaiswal a accusé le Canada de ne pas avoir pris de mesures contre les Sikhs vivant au Canada qui font face à des accusations de terrorisme en Inde et qui sont accusés de faire partie d’une campagne sécessionniste sikh dans l’État du Pendjab, au nord de l’Inde.

Un homme en costume bleu avec des cheveux noirs et des lunettes noires parle sur un podium.
Randhir Jaiswal, alors consul général de l’Inde, prend la parole lors d’une cérémonie au consulat indien à New York le 28 octobre 2021. (Seth Wenig/Associated Press)

Jaiswal a déclaré que les 26 demandes d’extradition de l’Inde étaient en attente au Canada depuis une décennie ou plus. Il a également déclaré que plusieurs criminels avaient des demandes d’arrestation provisoire en attente auprès des autorités canadiennes.

« Certains d’entre eux sont accusés de terrorisme et de crimes liés au terrorisme (en Inde). Jusqu’à présent, aucune mesure n’a été prise par la partie canadienne suite à nos demandes. C’est très grave », a déclaré Jaiswal.

REGARDER | La cible présumée de la violence minimise l’impact de l’expulsion de diplomates indiens:

L’expulsion des diplomates indiens n’est « qu’un point de départ », selon la cible présumée de l’assassinat

Expulser des diplomates indiens « ne décimera pas » le réseau d’espionnage indien, affirme Gurpatwant Singh Pannun, victime d’une prétendue tentative d’assassinat déjouée par le FBI.

L’Inde a critiqué à plusieurs reprises le gouvernement canadien pour sa laxisme envers les partisans de ce que l’on appelle le mouvement Khalistan, qui est interdit en Inde mais bénéficie du soutien de la diaspora sikh, en particulier au Canada.

La GRC a déclaré lundi qu’elle avait identifié le plus haut diplomate indien dans le pays et cinq autres diplomates comme personnes intéressées par le meurtre de Nijjar. La GRC a également déclaré avoir découvert des preuves d’une campagne d’intensification contre les Canadiens menée par des agents du gouvernement indien.

Nijjar, 45 ans, a été mortellement abattu l’année dernière dans sa camionnette après avoir quitté le temple sikh qu’il dirigeait à Surrey, en Colombie-Britannique. Citoyen canadien d’origine indienne, il possédait une entreprise de plomberie et était un leader dans ce qui reste d’un mouvement autrefois fort visant à créer une patrie sikh indépendante.

Quatre ressortissants indiens vivant au Canada ont été accusés du meurtre de Nijjar et attendent leur procès.

Lien source