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Le Questionnaire : Emilie Erbin de Carole Schmitz

Emilie Erbin : De l’architecture à la beauté

Photographe dont le parcours artistique incarne une transformation fascinante, Émilie Erbin a évolué de la capture du design d’intérieur et de l’architecture à un univers plus axé sur la beauté et les cosmétiques. Initialement captivée par les structures, les formes et les espaces, elle a habilement transféré cette passion aux visages et aux corps, utilisant la lumière comme outil pour sculpter à la fois la matière et l’émotion.

Si son travail est ancré dans l’architecture, il a également été influencé par des maîtres tels que Klimt et Bacon, avant que des photographes emblématiques comme Irvin Penn et Karl Blossfeldt ne se concentrent sur des sujets plus intimes. Toujours à la recherche de lignes épurées et de dynamiques lumineuses, elle est attirée par les espaces architecturaux, notamment les églises, captivée par leurs dimensions spirituelles et esthétiques, même si elle n’est pas elle-même croyante.

Aujourd’hui, Émilie se consacre davantage à des projets centrés sur les éditoriaux et les campagnes beauté, tout en conservant la précision architecturale qui a façonné ses premiers travaux. Son processus créatif, bien que souvent marqué par le doute, est alimenté par un profond sentiment de curiosité. Elle travaille désormais avec des appareils photo moyen format et des systèmes grand format Linhof, et s’aventure dans la photographie de portrait, un nouveau domaine qui la met au défi de sortir de sa zone de confort.

Sa série « Underwater », une collection de fleurs immergées, reflète cette synthèse artistique. Fascinée par des icônes comme David Bowie, Émilie continue de repousser les frontières entre esthétique visuelle et émotionnelle, s’efforçant de capturer l’essence de ses sujets tout en redéfinissant constamment son univers artistique.

Site web : www.emilieerbin.com
Instagram : erbinemilie

Votre première étincelle photographique ?
Émilie Erbin: Architecture et création de mon premier sténopé.

Le créateur d’images qui vous a inspiré ?
Émilie Erbin
: Peintres d’abord. Mon intérêt pour la photographie est venu bien plus tard. Je pourrais citer Klimt, Bacon, Irvin Penn, Karl Blossfeldt et bien d’autres.

L’image que vous auriez aimé prendre ?
Émilie Erbin
: Dovima d’Irvin Penn ou Always Irvin Penn’s Theatre Accident.

Celui qui vous a le plus ému ?
Émilie Erbin
: Il y en a peu et beaucoup, selon le moment et le contexte. Le dernier festival Visa pour l’Image m’a fait repenser à une photo de la série « Les oubliés des services psychiatriques chinois » de Lu Nan (Magnum), qui date d’une dizaine d’années. C’était l’une des premières fois où j’étais ému aux larmes en regardant un reportage.

Et celui qui vous a mis en colère ?
Émilie Erbin
: Les faits et les gens me mettent en colère, pas les images.

Quelle photo a changé le monde ?
Émilie Erbin
: The Napalm Girl, les premiers pas d’Armstrong sur la lune, les droits civiques, le printemps arabe, le 11 septembre… de nombreuses images montrent et informent sur le monde, mais le changent-elles vraiment ? Je ne sais pas.

Et quelle photo a changé votre monde ?
Émilie Erbin
: Hier j’aurais dit « Herr und Hund, Portofino » d’Herbert List, mais aujourd’hui je penche plutôt pour les photos de Désirée Dolron, et demain, je ne sais pas encore.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans une image ?
Émilie Erbin
: Émotion, lumière, lignes, créativité, mais pas forcément dans cet ordre.

Quelle est la dernière photo que tu as prise ?
Émilie Erbin
: Une bouteille de whisky.

Une image phare de votre panthéon personnel ?
Émilie Erbin
: Ma série florale « Underwater », qui est une synthèse de mes influences.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Émilie Erbin
: La lumière et l’architecture du dôme d’une église à Venise. Je ne suis pas religieux, mais les lieux de culte m’ont toujours fasciné.

Selon vous, quelle qualité faut-il pour être un bon photographe ?
Émilie Erbin
: Curiosité, travail acharné, patience, lâcher prise.

Qu’est-ce qui fait une bonne photo ?
Émilie Erbin
: L’instant.

La personne que vous souhaiteriez photographier ?
Émilie Erbin
: David Bowie, malheureusement.

Un livre photo incontournable ?
Émilie Erbin
: « I Am » d’Erwin Olaf est l’un de mes favoris dans ma bibliothèque.

L’appareil photo de votre enfance ?
Émilie Erbin
: Un Canon AE1.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Émilie Erbin
: Une caméra moyen format Phase One ou Linhof M679.

Comment choisissez-vous vos projets ?
Émilie Erbin
: Par intuition.

Comment décririez-vous votre processus créatif ?
Émilie Erbin
: Lent et rempli de doutes !

Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
Émilie Erbin
: Une série de portraits pour me sortir de ma zone de confort.

Votre « drogue » préférée ?
Émilie Erbin
: La cuisine, le vin, mes proches.

La meilleure façon de déconnecter pour vous ?
Émilie Erbin
: Marche.

Quel est votre rapport aux images ?
Émilie Erbin
: Je suis constamment en recherche d’inspiration. Parfois jusqu’à l’overdose.

Par qui aimeriez-vous être photographié ou avez-vous aimé être photographié ?
Émilie Erbin
: Richard Avedon.

Votre dernière extravagance ?
Émilie Erbin
: Un enfant.

Une image pour illustrer un nouveau billet ?
Émilie Erbin
: Un hibou.

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Émilie Erbin
: Paparazzi.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Émilie Erbin
: Monter 20 mètres dans une nacelle à ciseaux même si j’ai le vertige, marcher en sandales dans la savane africaine sans savoir qu’elle était pleine de serpents.

Quelle question vous fait perdre le contrôle ?
Émilie Erbin
: Tout ce qui touche à la différence.

Quelle est la dernière chose que vous avez faite pour la première fois ?
Émilie Erbin
: Un enfant.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Émilie Erbin
: Japon.

Un endroit dont on ne se lasse pas ?
Émilie Erbin
: Maison.

Votre plus grand regret ?
Émilie Erbin
: Aucun que je puisse admettre.

En matière de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, TikTok ou Snapchat, et pourquoi ?
Émilie Erbin
: Instagram, une source inépuisable d’images.

Couleur ou noir et blanc ?
Émilie Erbin
: Couleur.

Lumière du jour ou lumière de studio ?
Émilie Erbin
: Les deux, séparément et ensemble.

Selon vous, quelle est la ville la plus photogénique ?
Émilie Erbin
: Barcelone a été mon premier amour.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou de prendre un selfie avec lui ?
Émilie Erbin
: Un selfie, même si je ne les prends jamais.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Émilie Erbin
: Mes proches vivants et décédés, Chilly Gonzales, Paul Pairet, Mona Chollet, Jane Evelyn Atwood, Joel Peter Witkin, Truman Capote, Francis Bacon et un bon sommelier.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Émilie Erbin
: Une image floue et brûlante.

Selon vous, qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Émilie Erbin
: Ecoute, bienveillance, ouverture d’esprit, altruisme.

Si c’était à refaire ?
Émilie Erbin
: je serais œnologue ou ébéniste.

Qu’aimeriez-vous que les gens disent de vous ?
Émilie Erbin
: Je n’aime pas qu’on parle de moi.

Quelle est la chose que les gens doivent absolument savoir sur vous ?
Émilie Erbin
: Je suis très timide, malgré les apparences.

Un dernier mot ?
Émilie Erbin
: Apprécier!

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