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exposition poignante de l’œuvre extraordinaire du peintre hollandais dans ses plus grandes fragilités

Aujourd’hui, la plupart des gens associent Vincent van Gogh Il a trouvé l’inspiration pour de tels chefs-d’œuvre de l’art moderne en Provence, dans le sud de la France, où il a vécu un peu plus de deux ans, de février 1888 à mai 1890. Ce furent les dernières années de la vie courte mais trépidante du peintre hollandais – Van Gogh est décédé à Auvers-sur-Oise, dans le nord de la France, en juillet 1890, à l’âge de 37 ans.

Portrait d'un jeune soldat avec une casquette rouge vif et un fond de jade par Vincent Van Gogh.
L’Amant (Portrait du lieutenant Milliet (1888).
© Collection Kröller-Müller Museum, Otterlo, Pays-Bas. Photographe : Rik Klein Gotink

Installé à Arles, il s’établit à la Maison Jaune, où il attend l’arrivée de son ami et mentor, le peintre Paul Gauguin. Le séjour se termina en catastrophe : Van Gogh souffrit d’une dépression nerveuse, se coupa l’oreille gauche et finit par être admis à l’hôpital psychiatrique de Saint-Paul à Saint-Rémy. Au cours de cette période, il créa un ensemble d’œuvres extraordinaires, à la fois dessins et peintures, qui sont au cœur de cette exposition magnifiquement organisée.


Cet article fait partie de notre série marquant les 200 ans de la National Gallery.


Étonnamment, il s’agit de la première grande exposition consacrée à Van Gogh à la National Gallery de Londres. Elle représente le point culminant d’une série d’expositions prévues pour célébrer le bicentenaire de la galerie. Elle marque également les 100 ans de l’aide apportée par l’industriel, collectionneur et philanthrope Samuel Courtauld à la galerie pour l’acquisition des Tournesols et de La Chaise de Van Gogh pour la collection.

Le titre de l’émission, Poètes et amantsfait référence à la façon dont Van Gogh voyait la poésie dans le paysage, et s’inspirait souvent de sources littéraires, d’écrivains tels que Zola et Diableaux poètes italiens Pétrarque et Boccace.

Consolations de la nature

Van Gogh a toujours pris comme point de départ la nature, mais il a sans cesse puisé dans son imagination. Au lieu de décrire la réalité, il a transformé ses personnages et leurs décors par la répétition et l’utilisation subjective de la couleur et de la ligne, ce qui témoigne d’une approche symboliste moderne de la peinture. Plutôt que de produire une représentation naturaliste et individualisée d’un homme semant des graines, par exemple, il a créé un type universel qui suggère la continuité, la repousse et le cycle des saisons.

Le Semeur (1888)
Sammlung Emil Bührle, en prêt à long terme au Kunsthaus Zürich / Photo © Kunsthaus Zürich

Dans la première salle de l’exposition, nous rencontrons l’Amant éponyme, modelé par l’ami de Van Gogh, le lieutenant Milliet, en uniforme de zouaves (un régiment d’infanterie légère de l’armée française). Pour le poète, il a choisi son ami artiste Eugène Boch, dont les traits émaciés et le visage étroit lui rappelaient le poète du XIIIe siècle Dante Alighieri.

L’exposition débute et se termine par des jardins : le parc public d’Arles, le jardin de Saint-Paul à Saint-Rémy et le jardin biblique de Gethsémani, représenté par les oliviers qui poussaient au-delà de l’asile. Van Gogh décrivait le parc d’Arles comme « le jardin du poète », un espace imaginaire fréquenté par les écrivains et les artistes du passé.

Il a été inspiré par le fêtes champêtres (les garden-parties) représentées par des peintres Antoine Watteau et Adolphe Monticelliet pourtant les scènes de parc et de jardins de la deuxième salle semblent aliénantes et parfois claustrophobes. On se souvient que Van Gogh était impopulaire auprès des habitants d’Arles, qui signèrent une pétition pour chasser cet ivrogne de la ville.

Un magnifique parc public avec un pin bleu-vert argenté et un couple marchant en dessous par Vincent Van Gogh.
Le Jardin du poète (Jardin public d’Arles) 1888).
Collection privée © Avec l’aimable autorisation du propriétaire

À Arles, Van Gogh s’interroge sur la relation entre la nature et sa propre interprétation imaginative de la réalité. Au sommet de la colline de Montmajour, il travaille avec une plume de roseau taillée dans les roseaux qui poussent dans le paysage. Il est poussé par le besoin d’harmoniser ses paysages et termine souvent ses peintures en atelier.

La décoration devint une préoccupation centrale et un thème surprenant émergea de l’exposition : sa fascination pour l’exposition. Il était déterminé à décorer la Maison Jaune avec des tableaux, tels que La Chaise de Vincent, La Chambre à coucher et La Nuit étoilée sur le Rhône, tous trois représentant une fusion de naturalisme et de symbolisme. La chaise à siège en jonc et la bougie symbolisent la simplicité rustique de Van Gogh ; La Chambre à coucher (prêt de l’Art Institute of Chicago) était destinée à suggérer le sommeil.

Un tableau représentant une chaise jaune avec un siège en jonc tressé par Vincent Van Gogh.
La Chaise (1888)
Galerie nationale de Londres

Le thème de la décoration est développé plus avant dans la salle 5, où l’accent est mis sur La Berceuse, flanquée de deux Tournesols (l’un sur fond jaune, l’autre sur fond bleu). Van Gogh avait eu l’idée d’un triptyque, conférant aux tableaux une dimension religieuse.

Dans cette représentation stylisée de la femme du facteur, Augustine Roulin, Van Gogh a voulu suggérer la « consolation », tout comme la mère symbolique apaise son bébé. Van Gogh a également vu un lien entre les rythmes de la musique et les rythmes internes de ses portraits et paysages. Cela est particulièrement évident dans la dernière salle, où sont juxtaposées des versions des Alpilles et de la série des Oliviers.

Mais ce qui frappe le plus dans les peintures provençales de Van Gogh, c’est son utilisation expressive de la couleur. Dans ses répétitions et variations – les Arlésiennes, les Tournesols et les Oliviers – il joue avec différentes combinaisons de couleurs. Et pourtant, les tableaux qui continuent à nous fasciner aujourd’hui ne sont que de simples ombres des toiles originales aux couleurs vives qu’il a réalisées.

Une nuit étoilée montrant la Charrue reflétée sur le Rhône par Vincent Van Gogh.
Nuit étoilée sur le Rhône (1888).
Photo © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Des analyses techniques ont révélé que les pigments de laque rouge et les jaunes de chrome tant appréciés par Van Gogh ont perdu leur intensité, voire disparu au fil du temps, affectant l’équilibre des couleurs dans de nombreuses compositions.

Mais est-ce vraiment important ? Cette exposition ne manquera pas de plaire au public. En 2024, Van Gogh continue de faire opérer sa magie et la National Gallery célèbre à juste titre la clairvoyance de Courtauld en achetant les Tournesols à une époque où ils étaient encore abordables.


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