« Risqué » pour le gouvernement fédéral d’intervenir dans les opérations de soins de santé: Charest

Alors que les négociations se poursuivent entre les premiers ministres et le gouvernement fédéral, l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, critique l’approche inconditionnelle du gouvernement fédéral en matière de financement des soins de santé, affirmant qu’Ottawa ne devrait pas s’occuper de la gestion des systèmes de santé.

« Le gouvernement fédéral n’a ni l’expertise ni les connaissances sur le terrain du fonctionnement des salles d’urgence », a déclaré mardi Charest, qui était également le finaliste à l’élection à la direction du Parti conservateur l’an dernier, à Power Play de CTV. « Et essayer d’intervenir dans ce processus est très risqué. »

Dans son offre aux provinces et aux territoires, le gouvernement fédéral s’engage à augmenter le financement de la santé de 196,1 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années, avec 46,2 milliards de dollars en nouveau financement.

Selon la proposition, seuls 2 milliards de dollars du financement viendraient sans conditions. Le gouvernement fédéral s’est également engagé à augmenter le Transfert canadien en matière de santé de 5 %, mais ce financement supplémentaire serait conditionnel à l’acceptation par les provinces d’améliorer la collecte de données.

« Les autorités fédérales, par tous les moyens, devraient demander la transparence. Elles devraient demander le partage des données, elles devraient demander une certaine responsabilité, mais devraient rester dans leur propre rôle et s’assurer qu’elles n’essaient pas de gérer les urgences.  » dit Charest.

La proposition comprend également 25 milliards de dollars sur 10 ans pour les besoins en soins de santé adaptés à chaque province et territoire en fonction d’ententes bilatérales. Ces besoins se limitent à ce que le gouvernement fédéral a identifié comme des « priorités partagées », qui comprennent l’accès à la santé familiale, l’investissement dans les services de santé mentale et de toxicomanie et la modernisation du système d’information sur la santé.

« Nous devrions partager les meilleures pratiques. Le gouvernement fédéral devrait être un pouvoir rassembleur, mais le gouvernement fédéral doit résister à la tentation ultime d’essayer de diriger le fonctionnement d’un système de soins de santé », a ajouté Charest.

Mais Charest dit espérer que grâce à ces négociations bilatérales, les deux parties pourront mettre de côté la rhétorique et trouver des ententes qui évitent trop d’empiètement du fédéral sur les systèmes de santé provinciaux.

« J’espère que, vous savez, tout le monde sera raisonné », a-t-il déclaré. « Parce qu’en fin de compte, le bon sens prévaudra et qu’ils voudront coopérer. »