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Les chefs se réunissent à Calgary pour voter sur une proposition de réforme de la protection de l’enfance de 47,8 milliards de dollars

Un éminent défenseur des enfants recommande de ne pas proposer une proposition de 47,8 milliards de dollars sur 10 ans visant à réformer le programme de services à l’enfance et à la famille des Premières Nations, alors que les chefs de partout au Canada se réunissent à Calgary pour voter sur cette proposition.

Cindy Blackstock affirme que l’accord n’est pas suffisant pour mettre fin à la discrimination raciale dans le système de protection de l’enfance, et elle exhorte les chefs à lire les petits caractères de la proposition et à demander un avis juridique indépendant avant de voter.

« À ce stade, nous ne sommes pas en mesure de recommander cet accord de règlement final », a déclaré Blackstock, directeur général de la First Nations Child and Family Caring Society.

« Nous estimons que les enfants des Premières Nations devraient être protégés contre cette discrimination à long terme. »

L’Assemblée des Premières Nations organise une réunion spéciale de trois jours à partir de mercredi, dans le but d’obtenir un soutien national pour un accord l’assemblée a conclu un accord avec le Canada, les chefs de l’Ontario et la nation Nishnawbe Aski en juillet.

Les chefs de l’Ontario ont voté en faveur de la proposition la semaine dernière malgré les craintes que l’accord soit imparfait et les consultations précipitées, ouvrant la voie à un débat national tout aussi passionné.

L’accord vise à réformer plus de trois décennies de politiques discriminatoires en matière de protection de l’enfance au Canada, qui ont conduit à ce qu’un plus grand nombre d’enfants des Premières Nations soient placés sous la garde du gouvernement qu’au plus fort du système des pensionnats.

Cindy Blackstock, directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, est reconnue à la Chambre des communes à Ottawa le 1er décembre 2022. (Justin Tang/La Presse Canadienne)

Cela mettrait également fin à une bataille juridique controversée de 17 ans devant le Tribunal canadien des droits de la personne concernant le sous-financement chronique par le gouvernement des services à l’enfance et à la famille dans les réserves.

Le tribunal a fait droit à la plainte en 2016, ordonnant plus tard une réforme et une indemnisation. Cela a conduit à un accord de compensation de 23,3 milliards de dollars et à un projet de règlement de réforme de 47,8 milliards de dollars.

La Caring Society de Blackstock a porté plainte avec l’APN en 2007, mais la société n’a pas signé l’accord de réforme.

Blackstock remet en question le système de règlement des différends

Concernant le processus de mobilisation, Blackstock se demande si les chefs ont reçu suffisamment d’informations en temps opportun pour donner leur consentement éclairé. Elle souligne un paragraphe qui oblige l’APN à se prononcer publiquement en faveur de l’accord.

Concernant l’accord lui-même, elle a déclaré que sa principale préoccupation est que l’engagement du Canada en faveur d’une « réforme à long terme » ne dure que neuf ans, puisqu’il comprend l’exercice financier en cours, sans aucun engagement financier par la suite.

Elle s’inquiète également du système proposé de règlement extrajudiciaire des différends, qui, selon l’APN, est facultatifpas obligatoire.

« Il ne demande pas vraiment au Canada de rendre des comptes pour mettre fin à sa discrimination au cours de ces neuf années. En fait, le mécanisme alternatif de règlement des différends interdit expressément à ce groupe d’ordonner au Canada de dépenser plus d’argent ou de traiter des plaintes systémiques », a déclaré Blackstock.

« Cela retire aux dirigeants des Premières Nations le pouvoir de prendre des décisions concernant les enfants des Premières Nations et le confie à un comité secret dont le Canada est membre. »

CBC Indigenous a demandé une entrevue avec la Chef nationale de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak.

Lors d’une conférence de presse indépendante la semaine dernière, Woodhouse Nepinak a déclaré que l’Assemblée travaillait sur des amendements qui seraient examinés lors de la réunion de Calgary en réponse aux préoccupations des chefs.

Patty Hajdu debout à côté de Cindy Woodhouse Nepinak.
La ministre des Services aux Autochtones Patty Hajdu, à gauche, et la Chef nationale de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak, discutent de l’accord de règlement final proposé en juillet 2024. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)

« Nous réservons trois jours spéciaux uniquement pour nous concentrer sur cette question, l’examiner ligne par ligne avec le conseiller juridique présent dans la salle, avec leadership », a-t-elle déclaré aux journalistes à Ottawa.

« Nous avons entendu les chefs haut et fort. »

À Calgary, les chefs sont confrontés à des résolutions concurrentes : une pour approuver l’accord de réforme, une pour le rejeter jusqu’à ce que des changements soient apportés et une pour retarder la décision de 90 jours.

Les Chefs de l’Ontario et la Nation Nishnawbe Aski ont tenu leurs propres réunions la semaine dernière, au cours desquelles les délégués ont voté en faveur de l’accord après un débat émouvant.

Il reste à voir si ce soutien se traduira par un soutien au niveau national. En juin, trois chefs régionaux de l’APN ont exprimé leur frustration face à l’approche de l’Assemblée et l’ont accusée d’outrepasser son mandat.

Le gouvernement national Tŝilhqot’in a déclaré la semaine dernière qu’il ne considérait pas le processus comme transparent ou inclusif. Le gouvernement Tŝilhqot’in, qui regroupe six communautés de la Colombie-Britannique, exhorte les chefs à rejeter l’accord.

L’APN estime que 300 000 membres des Premières Nations, y compris ceux placés en détention et leurs familles, ont été directement touchés par le système moderne de protection de l’enfance.

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