Le gouvernement fédéral étudie les options de rachat d’armes à feu: Mendicino

OTTAWA –

Le gouvernement fédéral « examine diverses options » pour procéder au rachat planifié d’armes à feu interdites, notamment en faisant appel à une aide extérieure, a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.

Le gouvernement libéral a interdit quelque 1 500 modèles et variantes d’armes à feu, dont l’AR-15 et le Ruger Mini-14, par décret en mai 2020 au motif qu’ils n’ont pas leur place dans la chasse ou le tir sportif.

Le programme de rachat proposé obligerait les propriétaires à vendre ces armes à feu au gouvernement ou à les rendre inutilisables aux frais du gouvernement fédéral.

L’Association canadienne des chefs de police a exhorté le gouvernement libéral à ne pas compter sur des forces de police à court de ressources pour exécuter le programme à venir.

Le chef de la police de Regina, Evan Bray, comparaissant en octobre au nom de l’association devant un comité de la Chambre des communes, a déclaré que le rachat sera un processus administratif – et non une question policière – impliquant une énorme quantité de travail.

Il a suggéré qu’une autre organisation, ou des services de messagerie ou de courrier, soient sollicités pour aider les gens à remettre leurs armes à feu, permettant à la police de se concentrer sur les contrevenants ainsi que sur l’intégrité des frontières, la contrebande et le trafic.

Dans une récente interview, Mendicino a déclaré qu’il espérait avoir des nouvelles sur la forme du programme au début de cette année.

«Nous examinons diverses options pour mettre en œuvre le programme de rachat. Mais nous prenons le temps nécessaire pour bien faire les choses», a-t-il déclaré à La Presse canadienne.

« Cela va impliquer un certain nombre d’acteurs et de partenaires essentiels, y compris les forces de l’ordre. Mais nous travaillons également avec d’autres niveaux de gouvernement. Nous travaillons avec des chefs de file de l’industrie, nous travaillons avec des tiers potentiels. Nous explorons donc toutes ces options. »

Le gouvernement a proposé une définition permanente d’une arme à feu de type assaut prohibée qui serait enchâssée dans la législation sur le contrôle des armes à feu, connue sous le nom de projet de loi C-21, actuellement à l’étude par le comité des Communes.

Entre autres spécifications techniques concernant le diamètre d’alésage et l’énergie initiale, la définition proposée comprend une carabine ou un fusil de chasse semi-automatique à percussion centrale conçu avec un chargeur amovible pouvant contenir plus de cinq cartouches.

Les députés conservateurs et certains défenseurs des armes à feu affirment que la tentative d’interdire les armes d’assaut cible injustement de nombreux fusils et fusils de chasse couramment utilisés.

Le comité examine la dernière liste d’armes à feu qui relèveraient de la définition.

Il y a un débat sur ce qui est exactement inclus et ce qui ne l’est pas, car la définition ne s’applique qu’à certaines variantes de certains modèles qui répondent réellement aux critères – les armes que le gouvernement considère comme inappropriées pour un usage civil.

Mendicino a indiqué qu’une compensation financière par le biais du programme de rachat sera disponible pour toutes les armes à feu qui relèvent de la définition.

« Nous respectons les propriétaires d’armes à feu respectueux des lois, y compris les chasseurs, les agriculteurs et les peuples autochtones. Et nous adopterons une approche juste et équitable lorsqu’il s’agira de les indemniser pour les armes à feu qui sont finalement considérées comme interdites en vertu du projet de loi C-21 », a-t-il déclaré.

« Nous sommes conscients de la nécessité d’être transparents et prudents sur le plan financier en ce qui concerne la création, le lancement et la livraison ultime du programme de rachat. »

La définition proposée des armes à feu de type agression a été présentée au comité en tant qu’amendement au projet de loi sur les armes à feu après que les témoignages aient été terminés. En conséquence, les députés proposent jusqu’à huit séances supplémentaires sur l’amendement, y compris la possibilité de se rendre dans le Nord pour entendre des témoins autochtones.

Mendicino a déclaré que le gouvernement appuie le travail du comité et qu’il serait heureux de témoigner sur l’amendement.

« Je saisis toute occasion de travailler avec des parlementaires, quelle que soit leur allégeance partisane, pour faire adopter cette législation. Je crois fermement qu’elle contribuera à mieux protéger nos communautés contre la violence armée. »

Lors de la présentation du projet de loi plus tôt cette année, les libéraux ont annoncé un plan visant à mettre en œuvre un gel de l’importation, de l’achat, de la vente ou du transfert d’armes de poing.

La réglementation fédérale visant à limiter le nombre d’armes de poing au Canada est maintenant en vigueur.

Le projet de loi contient des mesures qui renforceraient le gel des armes de poing. La législation permettrait également le retrait des permis d’armes à feu des personnes commettant des violences domestiques ou se livrant à du harcèlement criminel, comme le harcèlement criminel, ainsi que des peines maximales accrues pour la contrebande et le trafic d’armes à feu de 10 à 14 ans.

Mendicino souligne également d’autres éléments de la stratégie fédérale de contrôle des armes à feu, notamment des fonds pour aider l’Agence des services frontaliers du Canada à détecter la contrebande d’armes à feu, des efforts avec les États-Unis pour démanteler les réseaux de trafic d’armes à feu et un financement communautaire pour prévenir la criminalité armée avant qu’elle ne commence.


Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 1er janvier 2023.