Actualité santé | News 24

La maladie à virus Oropouche et son impact sur la santé publique

Test du virus Oropouche.

Crédit photo : Unsplash

La maladie à virus Oropouche et son impact sur la santé publique

Le virus Oropouche, principalement transmis par les piqûres de moucherons piqueurs infectés et, dans une moindre mesure, de moustiques, est une préoccupation majeure dans les Amériques. Les rapports récents font état de nouveaux cas en Amérique du Sud et du premier cas confirmé à Cuba en juin 2024. Actuellement, il n’y a pas de transmission locale aux États-Unis.1

Le virus Oropouche se manifeste généralement par des symptômes tels que de la fièvre, de violents maux de tête, des frissons, des douleurs musculaires et articulaires. D’autres symptômes peuvent inclure une photophobie, des étourdissements et une éruption cutanée. Les symptômes apparaissent généralement 3 à 10 jours après l’infection et durent 2 à 7 jours, bien que jusqu’à 60 % des cas puissent connaître une récurrence des symptômes. Ces symptômes peuvent être similaires à ceux causés par les virus de la dengue, du chikungunya ou du Zika, ce qui rend le diagnostic différentiel difficile.1

Les patients peuvent également présenter des anomalies biologiques telles qu’une lymphopénie, une leucopénie, des taux élevés de protéine C-réactive (CRP) et de légères élévations des enzymes hépatiques. Dans de rares cas, les patients peuvent développer une thrombocytopénie ou une maladie neuroinvasive, comme une méningite, jusqu’à 4 % des patients présentant des symptômes neurologiques. Les cas graves peuvent nécessiter une hospitalisation, mais les décès sont rares. Certains patients peuvent ressentir une faiblesse persistante pendant une période allant jusqu’à un mois.1

3 points clés à retenir

  1. Le virus Oropouche se propage à travers les Amériques, avec de nouveaux cas signalés en Amérique du Sud et à Cuba, soulignant la nécessité de vigilance et de mesures préventives.
  2. Le virus provoque de la fièvre, des maux de tête et des douleurs articulaires et peut être difficile à diagnostiquer en raison du chevauchement des symptômes avec d’autres maladies virales comme la dengue et le Zika.
  3. Des données récentes suggèrent que le virus Oropouche peut être transmis de la mère au fœtus, entraînant potentiellement des conséquences graves telles qu’une fausse couche ou des anomalies congénitales, soulignant la nécessité d’une gestion prudente et de stratégies préventives pour les femmes enceintes.

Alertes et recommandations récentes

En juillet 2024, le Brésil a émis une alerte concernant la transmission verticale potentielle du virus Oropouche, qui pourrait entraîner des conséquences néfastes sur la grossesse, telles que la mort fœtale ou des anomalies congénitales. Le CDC travaille avec l’American College of Obstetricians and Gynecologists, la Society for Maternal-Fetal Medicine et l’American Academy of Pediatrics pour comprendre ces risques. Il est conseillé aux femmes enceintes d’éviter de se rendre dans les zones touchées et de prendre des précautions pour éviter les piqûres d’insectes. De plus, le 16 août 2024, le CDC a émis un avis sanitaire concernant l’augmentation de l’activité du virus Oropouche et les risques associés pour les voyageurs.1

Tests et rapports

Le CDC propose des tests de diagnostic clinique pour la maladie à virus Oropouche par l’intermédiaire des services de santé des États. Les tests comprennent des tests moléculaires validés par CLIA et des tests d’anticorps neutralisants sur le sérum ou le liquide céphalorachidien (LCR). La définition de cas suspect inclut les personnes ayant récemment voyagé dans des régions où circule le virus Oropouche et présentant des symptômes. Il est important d’exclure d’autres maladies, en particulier la dengue, et de s’assurer qu’il n’y a pas d’explication clinique plus probable pour les symptômes.2

Les échantillons doivent être soumis au CDC conformément aux protocoles de test standard des arbovirus. Les tests disponibles comprennent la RT-PCR pour détecter l’ARN viral et les tests de neutralisation par réduction de plaque (PRNT) pour identifier les anticorps neutralisants. Pour les patientes enceintes, un résultat PRNT peut nécessiter une confirmation par des échantillons de sérum aigus et convalescents montrant une variation ≥ 4 fois des titres d’anticorps.2

Les recommandations provisoires du CDC pour la gestion du virus Oropouche chez les femmes enceintes sont basées sur des découvertes récentes, qui suggèrent que la transmission verticale est possible mais mal comprise. Les cas incluent une fausse couche à huit semaines de gestation et un décès fœtal à 30 semaines de gestation avec le virus Oropouche détecté dans divers tissus fœtaux. Des nouveau-nés atteints de microcéphalie au Brésil ont également été testés positifs aux anticorps IgM contre le virus Oropouche.3

Il n’existe pas de protocole établi pour la réalisation d’échographies fœtales après une infection par le virus Oropouche, mais des échographies en série (toutes les 4 semaines) sont recommandées pour surveiller la croissance fœtale et détecter des anomalies qui pourraient précéder des pathologies telles que la microcéphalie. Il est conseillé de consulter un prestataire de soins prénatals à haut risque.3

L’amniocentèse pour détecter le virus Oropouche n’est pas actuellement disponible et il n’existe aucun traitement antiviral ou vaccin spécifique. La coordination avec les prestataires de soins pédiatriques et infantiles est essentielle pour les grossesses avec suspicion d’anomalies fœtales, et les résultats de laboratoire doivent être documentés et communiqués pour assurer une évaluation approfondie du nouveau-né.3

La propagation du virus Oropouche, avec des cas récents dans de nouvelles régions, souligne la nécessité d’une surveillance, de mesures préventives et de recherches continues. Les avis de santé publique et les directives actualisées continueront de jouer un rôle crucial dans la gestion et l’atténuation de l’impact de cette maladie infectieuse émergente.

Références
1. Aperçu clinique de la maladie à virus Oropouche. CDC. 13 septembre 2024. Consulté le 16 septembre 2024. https://www.cdc.gov/oropouche/hcp/clinical-overview/
2. Mise à jour des directives provisoires à l’intention des services de santé sur les tests et la déclaration des cas de maladie à virus Oropouche. CDC. 10 septembre 2024. Consulté le 16 septembre 2024. https://www.cdc.gov/oropouche/php/reporting/
3. Directives provisoires mises à jour à l’intention des services de santé sur les tests et la déclaration de la maladie à virus Oropouche. CDC. 27 août 2024. Consulté le 16 septembre 2024. https://www.cdc.gov/oropouche/hcp/clinical-care/pregnancy.html

Source link