Le Canada comblera-t-il les lacunes en matière de soins contre le cancer du sein
Le rapport du BCC révèle des lacunes urgentes dans les soins contre le cancer du sein et appelle à des normes nationales de dépistage
Cancer du sein Canada (BCC), un organisme de bienfaisance national engagé à sauver des vies grâce à la recherche sur le cancer du sein, a publié son rapport d’étape 2024 révolutionnaire sur le cancer du sein au Canada.
Ce rapport, le premier en son genre, rassemble des informations issues de sondages publics, d’expériences de patients et d’expertise clinique pour offrir une vue complète de l’état des soins contre le cancer du sein à travers le pays.
Il met en évidence des lacunes importantes dans les soins tout en fournissant des recommandations politiques ciblées pour améliorer les résultats pour les patients et réduire les taux de mortalité par cancer du sein.
Le rapport attire l’attention sur plusieurs domaines critiques dans lesquels les soins contre le cancer du sein sont insuffisants au Canada, notamment les incohérences dans le dépistage, les retards dans le traitement et les pressions financières sur les patientes.
Kimberly Carson, PDG de Cancer du sein Canada, a souligné : « Le rapport révèle les défis importants auxquels les Canadiens sont confrontés dans la gestion de leurs soins liés au cancer du sein – depuis les lacunes dans l’accessibilité du dépistage de routine et des traitements les plus récents jusqu’à l’impact financier dévastateur sur les patientes et leurs familles. Ces problèmes doivent être résolus.
Carson a affirmé l’engagement de BCC à collaborer avec les professionnels de la santé et les décideurs politiques pour garantir que chaque Canadien, quel que soit son emplacement, ait accès aux soins vitaux dont il a besoin.
L’un des principaux domaines mis en évidence dans le rapport est l’incohérence des lignes directrices en matière de dépistage du cancer du sein entre les provinces, ce qui peut retarder la détection précoce.
Le rapport note que les diagnostics chez les femmes dans la vingtaine, la trentaine, la quarantaine et au début de la cinquantaine sont en augmentation, ce qui signale la nécessité d’un dépistage plus précoce pour les personnes à risque moyen.
Un récent sondage du BCC a révélé que 94 pour cent des Canadiens soutiennent l’abaissement de l’âge du dépistage à 40 ans, tandis que l’analyse du registre PROgress Tracker du cancer du sein du BCC montre que les patientes diagnostiquées plus tôt éprouvent beaucoup moins de difficultés financières.
Pour répondre à ces besoins, BCC préconise des protocoles de dépistage nationaux standardisés qui permettent les auto-références à partir de 40 ans, avec des lignes directrices mises à jour tous les deux ans pour inclure les progrès des outils de diagnostic.
Le rapport identifie le retard du Canada par rapport aux autres pays du G7 en matière d’accès rapide aux nouveaux traitements contre le cancer du sein.
Depuis 2016, seuls 5 des 20 derniers traitements approuvés contre le cancer du sein ont été financés dans un délai de six mois. Même après que Santé Canada a approuvé les nouveaux traitements, des évaluations supplémentaires des technologies de la santé (ETS) et des négociations provinciales sur les prix entraînent des retards considérables.
Le récent sondage de BCC montre que 93 pour cent des Canadiens conviennent que les traitements devraient être disponibles d’ici un an. Soulignant la nécessité d’un processus d’approbation plus efficace, BCC appelle à un accès plus rapide aux traitements essentiels pour garantir que les Canadiens reçoivent en temps opportun des médicaments potentiellement vitaux.
Le fardeau financier d’un diagnostic de cancer du sein s’étend au-delà des coûts des soins de santé, affectant la stabilité financière plus large des patientes.
Selon les données du PROgress Tracker de BCC, 36 pour cent des survivants salariés de moins de 55 ans ont connu des difficultés financières, contre 13 pour cent de ceux de plus de 55 ans.
En réponse, BCC plaide pour des changements de politique visant à atténuer cette pression, visant à introduire des programmes de soins de santé financés qui réduisent le fardeau financier auquel sont confrontés les patients et leurs familles.
Les experts de la REAL Canadian Breast Cancer Alliance ont formulé des recommandations cliniques et politiques, soulignant la nécessité de combler les lacunes en matière de tests de diagnostic et d’accès aux traitements à travers le Canada.
Le rapport d’étape met en lumière les points de vue de spécialistes qui préconisent des protocoles de stadification cohérents, en particulier pour le sous-type HER2-positif du cancer du sein.
Le sondage de BCC montre en outre que 95 pour cent des Canadiens croient que les recommandations formulées par des experts devraient guider les politiques de santé publique.
La REAL Alliance soutient la mise en œuvre de lignes directrices nationales pour améliorer l’accès rapide aux tests critiques de stadification TEP-CT, CT et IRM ainsi qu’aux traitements ciblés sur HER2, garantissant ainsi un traitement équitable entre les provinces.
Le rapport s’appuie sur des données provenant de trois sources clés :
- Expériences des patients recueillies via le registre national PROgress Tracker de BCC, détaillant les défis du monde réel, en particulier les impacts financiers du cancer du sein.
- Opinion publique grâce à un sondage omnibus, offrant les perspectives canadiennes sur l’importance du dépistage, de l’accès au traitement et des défis financiers.
- Recommandations d’experts de la REAL Canadian Breast Cancer Alliance, mettant l’accent sur des changements de politiques fondés sur des preuves fondées sur les résultats des essais cliniques et l’expertise en soins de santé.