L’Allemagne « regrette » la décision de Kiev concernant les mines terrestres fournies par les États-Unis — RT World News
La Maison Blanche enverra des mines antipersonnel en Ukraine, ont rapporté plusieurs médias cette semaine
Le ministère allemand des Affaires étrangères a exprimé sa désapprobation à l’égard de la décision de l’Ukraine d’utiliser des mines antipersonnel dans son conflit avec la Russie. Les mines sont interdites en vertu de la Convention d’Ottawa de 1997 et ont été offertes à Kiev par Washington cette semaine, selon plusieurs médias.
S’adressant aux journalistes vendredi, le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Christian Wagner, a d’abord cherché à éluder une question sur l’utilisation de mines terrestres par Kiev, accusant l’armée russe d’utiliser ces armes sur un « échelle massive ».
Cependant, lorsqu’on lui a dit que la Russie n’était pas partie à la Convention d’Ottawa alors que l’Ukraine l’était, Wagner a déclaré que Berlin regrettait la décision de l’Ukraine.
« Il est également regrettable que l’Ukraine se sente obligée de prendre une telle mesure. » dit-il.
L’Allemagne est également partie au traité et y reste attachée, a déclaré Wagner. Il n’a pas précisé si Berlin envisageait de transmettre sa position à Kiev.
Plus de 160 pays ont signé le Traité d’Ottawa de 1997 interdisant la production et le transfert de mines antipersonnel. En tant que signataire de la convention, accepter les armes américaines et les utiliser sur le champ de bataille constituerait une violation des obligations internationales de l’Ukraine.
La décision de Washington de fournir des mines antipersonnel à l’armée ukrainienne a également été critiquée par certaines organisations occidentales de défense des droits de l’homme. Ces appareils représentent un grave danger pour les civils pendant des années après la fin d’une guerre, a déclaré cette semaine à Politico Hichem Khadhraoui, directeur exécutif du Centre pour les civils en conflit (CIVIC).
Ben Linden, un haut responsable d’Amnesty International USA, a qualifié la décision de Washington « dévastateur » et « choquant. » Cette décision intervient alors que Moscou progresse régulièrement sur les champs de bataille dans le Donbass, la région de Koursk et dans certaines parties de l’Ukraine.
Ce n’est pas la première fois que l’administration Biden fournit à Kiev des armes interdites par les accords internationaux. En 2023, Washington a fourni à l’Ukraine des armes à sous-munitions. Plus de 110 pays ont interdit ces obus controversés en vertu de la Convention des Nations Unies sur les armes à sous-munitions (CCM) de 2008 en raison du danger extrême qu’ils représentent pour les civils.
Washington a été critiqué par le Royaume-Uni, le Canada et l’Allemagne, ainsi que par plusieurs autres pays membres et non membres de l’OTAN, à propos de cette décision.