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Nirmatrelvir/Ritonavir et Molnupiravir contre les nouveaux variants

Évolution de l’efficacité du nirmarelvir/ritonavir et du molnupiravir contre les nouveaux variants de la COVID-19.

Crédits photos : Unsplash

Nirmatrelvir/Ritonavir et Molnupiravir contre les nouveaux variants

Trois thérapies ont reçu soit l’approbation complète de la FDA, soit une autorisation d’utilisation d’urgence (EUA) pour le traitement de la COVID-19, sur la base de données randomisées indiquant une réduction des décès et des hospitalisations. Cependant, l’émergence de nouvelles souches virales et l’augmentation de l’immunité de la population ont modifié le paysage thérapeutique. Des évaluations récentes suggèrent que si les données des essais initiaux indiquaient une efficacité, les effets globaux regroupés ne sont désormais plus significatifs. Cela souligne la nécessité de réévaluer les recommandations pour ces traitements oraux approuvés contre la COVID-19.1

Sur les 23 études identifiées, 11 ont évalué le nirmarelvir/ritonavir, 10 se sont concentrées sur le molnupiravir et deux ont examiné les deux thérapies. L’estimation globale de la réduction des décès et des hospitalisations avec le molnupiravir était de 0,62 (intervalle de confiance (IC) à 95 %, 0,15–2,53), tandis que pour le nirmarelvir/ritonavir, elle était de 0,33 (IC à 95 %, 0,03–3,35).1

Une revue systématique a recherché dans PubMed, Web of Science, Embase et ClinicalTrials.gov des essais cliniques évaluant ces thérapies. Tous les essais pertinents ont été inclus et une méta-analyse a été réalisée pour évaluer l’efficacité globale en termes de taux d’hospitalisation et de mortalité.1

Il convient de noter que l’essai sur le nirmarelvir/ritonavir démontrant des bénéfices significatifs a principalement porté sur des participants infectés par des variants antérieurs de la COVID-19, tandis que les deux essais ne montrant aucun effet significatif ont été menés auprès de personnes infectées par des variants plus récents. De même, les deux essais positifs sur le molnupiravir ont porté sur des participants infectés principalement par le variant Delta, tandis que les essais nuls ont été menés ultérieurement avec des variants plus récents.1

Principaux points à retenir

  1. L’efficacité du nirmarelvir/ritonavir et du molnupiravir dans le traitement de la COVID-19 est remise en question en raison d’effets non significatifs sur la mortalité et l’hospitalisation, en particulier contre les nouveaux variants.
  2. L’essai PANORAMIC a indiqué que le molnupiravir pouvait améliorer le temps de récupération et la qualité de vie, bien qu’il n’ait pas eu d’impact significatif sur les taux d’hospitalisation à long terme.
  3. Des recherches continues sont essentielles pour affiner les directives de traitement et explorer le potentiel des antiviraux dans la lutte contre la COVID longue et l’adaptation aux souches virales émergentes.

Il convient de noter qu’aucun essai contrôlé randomisé n’évalue l’efficacité à long terme du molnupiravir sur les résultats de la COVID-19. Cependant, l’essai PANORAMIC a démontré sa capacité à raccourcir le temps de récupération en 28 jours. Cette étude visait à évaluer l’impact du traitement par molnupiravir sur le bien-être, les symptômes graves et persistants, les nouvelles infections, l’utilisation des soins de santé et des services sociaux, l’utilisation des médicaments et le temps d’arrêt de travail à 3 et 6 mois après la randomisation. Dans cette population vaccinée, les personnes traitées par molnupiravir ont signalé une amélioration du bien-être, ont présenté moins de symptômes et des symptômes moins graves, ont eu recours aux soins de santé moins fréquemment et ont pris moins de temps d’arrêt de travail au bout de 6 mois.2

Du 8 décembre 2021 au 27 avril 2022, 25 783 participants ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir soit du molnupiravir avec les soins habituels (12 821 participants) soit uniquement les soins habituels (12 962 participants). Des données de suivi à long terme étaient disponibles pour 23 008 participants (89,2 %), la plupart ayant reçu au moins une dose d’un vaccin contre le SRAS-CoV-2.2

Les résultats ont montré que les symptômes graves ont diminué à 3 mois (de 1,6 %) et à 6 mois (de 1,9 %) dans le groupe molnupiravir. Les symptômes persistants ont diminué de 2,1 % à 3 mois et de 2,5 % à 6 mois. La qualité de vie liée à la santé s’est améliorée de manière significative aux deux moments.2

Cette étude fait suite à l’analyse principale qui a rapporté les résultats des 28 premiers jours. Il s’agissait d’un essai contrôlé randomisé prospectif multicentrique, ouvert et à plusieurs volets mené au Royaume-Uni. Les participants étaient éligibles s’ils avaient au moins 50 ans ou au moins 18 ans avec une comorbidité et s’ils avaient une COVID-19 confirmée depuis 5 jours ou moins.2

Le Dr Ziyad Al-Aly a souligné que l’examen systématique combinait les patients à faible et à haut risque ainsi que les résultats en matière d’hospitalisation et de décès, bien que les antiviraux aient montré peu d’effet chez les patients à faible risque. Il a noté les larges intervalles de confiance, ce qui indique une incertitude. Al-Aly a également souligné que la base de données probantes sur l’utilisation des antiviraux contre la COVID-19 dans la prévention de la COVID longue s’élargit.3

On a observé une diminution notable de la persistance des symptômes à 6 mois et une diminution du temps d’arrêt de travail à 3 et 6 mois chez les patients traités par molnupiravir. Aucune différence dans les taux d’hospitalisation n’a été constatée au cours du suivi à long terme.2

« L’hypothèse selon laquelle les patients atteints d’une COVID longue et présentant des signes de persistance virale pourraient également répondre à un traitement antiviral est plausible et doit être évaluée de manière approfondie. Nous avons réalisé des progrès substantiels au cours des dernières années dans la caractérisation de l’épidémiologie et des mécanismes de la COVID longue, mais il reste encore beaucoup à faire pour prévenir et traiter cette maladie. »3

Les participants ont été répartis aléatoirement soit dans le groupe de soins habituels, soit dans le groupe molnupiravir (800 mg deux fois par jour pendant 5 jours), stratifiés par âge (2

Dans l’ensemble, bien que le nirmatrelvir/ritonavir et le molnupiravir aient reçu l’approbation pour le traitement de la COVID-19, leur efficacité semble limitée, en particulier contre les nouveaux variants. Certains bénéfices en termes de gestion des symptômes et de rétablissement ont été observés, mais leur impact global sur la mortalité et l’hospitalisation reste incertain. La poursuite des recherches est essentielle pour affiner les directives de traitement et aborder les complexités de la COVID longue, garantissant ainsi des résultats optimaux pour les patients à mesure que la pandémie évolue.

Références

  1. Alyson Haslam, Vinay Prasad, Une revue systématique du Nirmatrelvir/Ritonavir et du Molnupiravir pour le traitement de la maladie à coronavirus 2019, Open Forum Infectious Diseases, Volume 11, Numéro 9, Septembre 2024, ofae497, https://doi.org/10.1093/ofid/ofae497
  2. Harris V, Holmes J, Gbinigie-Thompson O, et al.Résultats de santé 3 mois et 6 mois après le traitement au molnupiravir pour la COVID-19 pour les personnes à risque plus élevé dans la communauté (PANORAMIC) : un essai contrôlé randomisé. La Lancette9 septembre 2024. Consulté le 18 septembre 2024. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(24)00431-6/fulltext
  3. Al-Aly, Z. Antiviraux SARS-CoV-2 et état post-COVID-19. La Lancette9 septembre 2024. Consulté le 18 septembre 2024. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(24)00436-5/fulltext

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