Xavier Bertrand tacle Gérald Darmanin après sa réaction sur la possible inéligibilité de Marine Le Pen
Sur RTL, le président des Hauts-de-France a pris ses distances avec les propositions de l’ancien ministre de l’Intérieur dont il est pourtant proche.
Un ancien ministre de l’Intérieur ne devrait pas dire ça. C’est ce que pense Xavier Bertrand, après la réaction de Gérald Darmanin aux réquisitions du parquet de Paris à la rencontre de Marine Le Pen. Sur X, l’ancien premier flic de France a jugé «profondément choquant» que la leader du RN soit empêchée de se présenter aux prochaines élections, alors qu’elle est menacée d’une peine d’inéligibilité de cinq ans. «Il n’aurait pas dû dire ça, surtout un ancien ministre de l’Intérieur»a apprécié Xavier Bertrand sur RTL.
Les deux hommes sont pourtant très proches, comme l’affirme le président des Hauts-de-France. «J’ai beaucoup d’estime et d’affection pour lui»assure l’ancien maire de Saint-Quentin (Aisne), qui a rencontré au défi Gérald Darmanin d’aller «au bout de sa pensée» en déposant une «proposition de loi pour supprimer l’inéligibilité». «En attendant, la loi existe. Elle s’applique à tous et personne n’est au-dessus des lois»a ajouté Xavier Bertrand.
Marine Le Pen, une «girouette»
Le candidat malheureux à la primaire de la droite en 2021 est revenu sur les faits reprochés à Marine Le Pen : « Si le Parlement européen a été lésé, ce sont nos impôts qui ont été détournés. Qui est responsable de cela ? C’est ce que le tribunal décidera, non pas avec les réquisitions, mais avec les décisions.» En cas de condamnation du nationaliste qui serait ainsi empêché de se présenter à l’élection présidentielle de 2027, Xavier Bertrand réfute tout «déni de démocratie». «Ils ont un candidat de rechange, il s’appelle Bardella et il n’attend que cela»at-il poursuivi, avant de railler le « Grand numéro d’hypocrisie » du président du RN.
Le président des Hauts-de-France reproche à Marine Le Pen un «deux poids deux mesures». Il en veut pour preuve ses propositions qui remontent à 2004. «Il y en a marre de ces élus qui détournent de l’argent»avait déclaré la nationaliste, en référence à la condamnation d’Alain Juppé à une peine d’inéligibilité dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. «Plaisante raison qu’un vent manie et à tout-va. C’est la définition de la girouette ? Non, c’est la définition de Madame Le Pen aussi»un asséné Xavier Bertrand.