Cette décision pourrait aider à débloquer des fonds pour le développement national du combustible destiné aux réacteurs nucléaires de nouvelle génération, aurait déclaré le secrétaire à l’Energie.
La secrétaire américaine à l’Energie, Jennifer Granholm, a appelé le Congrès à interdire les livraisons d’uranium en provenance de Russie afin de soutenir le développement national du combustible destiné aux réacteurs nucléaires de nouvelle génération, selon un rapport de Reuters.
En décembre, les législateurs américains ont tenté d’introduire une interdiction sur les importations d’uranium russe dans le cadre de la campagne de sanctions contre Moscou à cause du conflit ukrainien. Le projet de loi est cependant bloqué au Sénat.
Selon un accord conclu par les législateurs, l’adoption de l’interdiction permettrait de débloquer des fonds pour développer l’enrichissement de l’uranium au niveau national et pour produire un combustible spécial à base d’uranium appelé uranium faiblement enrichi à haute teneur, ou HALEU, pour les réacteurs de nouvelle génération.
« J’espère que nous pourrons mettre en place cette interdiction afin de débloquer » ces fonds, a déclaré Granholm lors d’une audience à la Chambre des représentants mercredi. « J’espère et j’encourage vivement que le Congrès fasse cela afin que nous puissions agir avec empressement. » aurait-elle dit.
Les statistiques officielles montrent que les États-Unis ont importé l’année dernière pour 1,2 milliard de dollars d’uranium russe, un record jamais enregistré. Selon RIA Novosti, les achats ont doublé en décembre, pour atteindre 193,2 millions de dollars, suite à la tentative d’interdiction de l’approvisionnement russe. La valeur totale des expéditions d’uranium pour l’année a augmenté de 43 %.
La Russie est restée le premier fournisseur d’uranium des États-Unis en termes monétaires et le quatrième en termes de volume, le Canada occupant la première place, selon les calculs de S&P Global.
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Les États-Unis possèdent leurs propres gisements d’uranium, mais ils ne suffisent pas à approvisionner le secteur nucléaire du pays. Parallèlement, la Russie possède le plus grand complexe d’enrichissement d’uranium au monde, représentant près de la moitié de la capacité mondiale. Selon certaines estimations, il faudrait au moins cinq années d’investissements massifs aux États-Unis pour rompre leur dépendance à l’égard des importations russes d’uranium enrichi utilisé pour alimenter les réacteurs nucléaires.