X

Votez OUI à la proposition 6 visant à éliminer le travail forcé dans les prisons

Une mesure soumise au vote en novembre propose de modifier la constitution de l’État pour interdire la pratique du travail forcé dans les prisons. La proposition 6 effacerait un héritage d’esclavage qui remonte à des siècles. Votez OUI à la proposition 6.

Si la mesure est adoptée, les agents pénitentiaires ne pourront plus ordonner à un détenu de travailler. Les emplois en prison seront volontaires. Les détenus ne pourront pas être sanctionnés pour avoir refusé une affectation.

La proposition 6 a été mise aux voix par un vote bipartisan de l’Assemblée législative de l’État. Il s’agissait d’un projet de loi prioritaire du Caucus législatif noir. La proposition 6 n’a pas d’opposition officielle.

La constitution de Californie reprend le 13e amendement de la Constitution américaine, qui autorise la servitude forcée comme peine pour les crimes. Mais un nombre croissant d’États ont supprimé de leur constitution la servitude forcée comme peine. Parmi ces États figurent le Vermont, l’Oregon, le Tennessee, l’Alabama, le Nebraska, l’Utah et le Colorado.

Depuis des années, les partisans d’une réforme de la justice pénale font pression pour que la constitution californienne soit modifiée afin d’interdire la servitude forcée. Ils soutiennent que cette pratique oblige certains détenus à travailler pour seulement 35 cents de l’heure.

Bien que la Californie n’ait pas été un État esclavagiste avant la guerre civile, elle a une longue histoire de travail forcé. Sur les quelque 90 000 détenus du système pénitentiaire de l’État aujourd’hui, environ 40 000 travaillent dans des emplois tels que la construction, le jardinage, la cuisine, le ménage et la lutte contre les incendies. Les partisans de la réforme soutiennent qu’il est inhumain de forcer les détenus à effectuer des travaux parfois dangereux pour des salaires aussi bas et pendant des heures aussi longues.

Mais les emplois dans les prisons sont un élément essentiel de la réinsertion des détenus. En plus de contribuer à compenser une partie des coûts de fonctionnement du système pénitentiaire en apportant des revenus aux caisses de l’État, les emplois dans les prisons permettent aux détenus d’acquérir des compétences professionnelles, notamment celle de travailler pour gagner leur vie. La théorie est que l’expérience professionnelle aidera les détenus à faire la transition vers une société légale et productive après leur sortie de prison.

La loi sur la sécurité publique et la réadaptation, adoptée à une écrasante majorité par les électeurs en 2016, a incité les détenus à prendre en charge leur propre réadaptation en leur offrant des possibilités d’obtenir des crédits pour un bon comportement durable, ainsi que la participation à des programmes pénitentiaires, notamment des emplois en prison. Les détenus peuvent gagner des « crédits de temps » pour leur travail, ce qui réduit la durée de leur séjour en prison.

L’objectif de la proposition 6 est de rendre le travail des détenus volontaire, et non de l’éliminer.

Certains législateurs sceptiques ont exprimé leur inquiétude quant au fait que si la proposition 6 est adoptée, le Département des prisons et de la réadaptation de Californie devra payer aux détenus le salaire minimum, qui est actuellement de 16 dollars de l’heure en Californie. Cela coûterait à l’État plus d’un milliard de dollars par an.

Pour répondre à ces préoccupations, le Parlement a adopté un projet de loi complémentaire qui rend le travail en prison facultatif et exclut explicitement l’obligation de payer le salaire minimum aux détenus. Le secrétaire du Département des services correctionnels fixera les salaires des détenus.

La Californie devrait se joindre à de nombreux autres États en supprimant la servitude involontaire – l’esclavage – de sa constitution. Votez OUI à la proposition 6.

Lien source

Searlait Maheu: