Dans une victoire historique pour les droits des femmes en Argentine, le pays sud-américain a adopté mercredi un projet de loi visant à légaliser l’avortement. La réforme est entrée en vigueur après des heures de débat au Sénat.
Les militants pro-choix, qui ont longtemps exhorté les autorités à mettre fin aux dangereux licenciements dans les coulisses en légalisant le processus, ont célébré le projet de loi. Des centaines de milliers d’avortements illégaux sont pratiqués chaque année dans le pays de 44 millions d’habitants, parfois au péril de la vie des femmes.
Des milliers d’activistes pro-choix ont applaudi dans les rues de la capitale après l’approbation du projet de loi 38 contre 29, avec une abstention. Il légalise les avortements volontaires à tout moment jusqu’à 14 semaines de grossesse.
Au milieu des célébrations du projet de loi historique, une vieille vidéo d’un rassemblement massif de femmes scandant des slogans pro-féministes est redevenue virale.
« A bas le patriarcat, ça va tomber, ça va tomber », disent les femmes du rallye. La vidéo a été partagée par l’utilisateur de Twitter Kate Kelly pour rappeler comment les luttes des femmes ont porté leurs fruits avec le nouveau projet de loi reconnaissant leur droit au choix de l’avortement. Kelly a écrit que le rassemblement avait eu lieu avant le covid-19 pandémie. « Le fruit d’années de travail par toutes ces femmes se passe ce soir au Congrès argentin », a-t-elle écrit.
Femmes argentines scandant: 🗣 ¡Abajo el patriarcado que va a caer, que va a caer! 🗣 Arriba el feminismo que va a vencer, que va a vencer. avec le féminisme – il vaincra! Vaincre!)pic.twitter.com/xZkYib1NnS
– Kate Kelly, docteur Juris (@Kate_Kelly_Esq) 30 décembre 2020
Avant le vote, des manifestants pro-choix et anti-avortement s’étaient rassemblés devant le parlement malgré coronavirus craintes.
« Ce combat est né dans la rue », a déclaré à l’AFP Silvia Saravia, une militante pro-choix.
Le vote annule un vote similaire en 2018 qui, bien qu’il ait également été adopté par la chambre basse, a finalement sombré au Sénat par 38 voix contre 31.
L’Amérique du Sud possède certaines des lois sur l’avortement les plus restrictives au monde. En Argentine, les licenciements n’étaient autorisés que dans deux cas: le viol et le danger pour la vie de la mère.
(Avec les contributions de l’AFP)