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Une étude révèle des facteurs génétiques communs entre le TDAH et les comportements à risque

Une étude récente publiée dans le Journal des troubles affectifs L’étude explore les liens génétiques entre le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) et les comportements à risque. Les chercheurs ont identifié des facteurs génétiques communs entre le TDAH et les comportements à risque, mettant en évidence un lien biologique complexe entre les deux traits. Les résultats donnent un aperçu de la manière dont certaines variations génétiques peuvent prédisposer les individus à la fois au TDAH et à la prise de décision impulsive.

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la capacité d’une personne à se concentrer, à contrôler ses impulsions et à réguler son comportement. Il est généralement diagnostiqué pendant l’enfance, mais peut persister à l’âge adulte. Les personnes atteintes de TDAH présentent souvent des symptômes tels que l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité, qui peuvent interférer avec le fonctionnement quotidien, les relations et les performances scolaires ou professionnelles.

Les comportements à risque, comme la prise de décision impulsive ou la participation à des activités aux conséquences potentiellement néfastes, sont fréquemment observés chez les personnes atteintes de TDAH. Ces comportements peuvent entraîner d’autres conséquences négatives, d’où l’importance de comprendre pourquoi les personnes atteintes de TDAH peuvent être plus enclines à s’engager dans des activités à risque.

L’objectif de cette étude est de mieux comprendre les facteurs génétiques qui lient le TDAH et les comportements à risque. Si des recherches antérieures ont déjà établi un lien entre ces deux caractéristiques, les mécanismes biologiques qui sous-tendent cette relation restent flous. En étudiant l’architecture génétique commune du TDAH et des comportements à risque, les chercheurs ont cherché à découvrir des variantes génétiques spécifiques qui contribuent à ces deux pathologies.

Les chercheurs ont mené une analyse à grande échelle à partir de données issues d’études d’association pangénomique (GWAS), qui examinent les variations génétiques au sein de vastes populations afin d’identifier les marqueurs associés à des traits ou troubles spécifiques. Les données sur le TDAH, portant sur 225 534 participants et 38 691 cas diagnostiqués, proviennent du Psychiatric Genomics Consortium, tandis que les données sur les comportements à risque, portant sur 466 571 participants, proviennent du Social Science Genetic Association Consortium. Après avoir standardisé les données pour plus de cohérence, les chercheurs se sont concentrés sur l’identification des polymorphismes d’un seul nucléotide (SNP), de petites variations génétiques qui pourraient être liées aux deux traits.

Les chercheurs ont utilisé plusieurs techniques pour analyser les données génétiques. Ils ont d’abord procédé à une analyse générale de corrélation génétique à l’aide d’une méthode connue sous le nom de régression du score de déséquilibre de liaison. Cette méthode leur a permis d’estimer dans quelle mesure le risque génétique du TDAH est partagé avec le comportement à risque. Ils ont ensuite appliqué une analyse plus détaillée pour identifier les régions spécifiques du génome où les deux traits partagent des facteurs génétiques. Un outil statistique appelé LAVA (Local Analysis of Variant Association) les a aidés à isoler les régions génétiques qui contribuent à la fois au TDAH et au comportement à risque à un niveau localisé.

En plus de rechercher des régions génétiques qui se chevauchent, les chercheurs ont utilisé une méta-analyse croisée pour identifier les loci pléiotropiques, c’est-à-dire les zones du génome où une seule variante génétique influence plusieurs traits. Cette analyse a été suivie d’une cartographie fine pour identifier les variantes génétiques spécifiques qui pourraient être à l’origine des deux traits. Ils ont également effectué une analyse de colocalisation pour déterminer si les mêmes variantes génétiques étaient impliquées à la fois dans le TDAH et dans les comportements à risque, ou si les deux traits étaient influencés par des variantes différentes dans la même région génomique.

Les chercheurs ont découvert un chevauchement génétique entre le TDAH et les comportements à risque. La corrélation génétique globale entre les deux traits était positive, ce qui signifie que les individus ayant une prédisposition génétique au TDAH étaient également plus susceptibles d’avoir une prédisposition génétique aux comportements à risque. Plus précisément, les chercheurs ont identifié 21 loci avec des effets pléiotropes, ce qui signifie que ces régions du génome sont impliquées à la fois dans le TDAH et dans les comportements à risque.

Deux gènes se sont révélés particulièrement importants dans ce chevauchement : CADM2 et FOXP2. Le gène CADM2 a déjà été associé à des traits de personnalité comme l’impulsivité et l’esprit d’aventure, et l’étude a confirmé son rôle dans le TDAH et les comportements à risque. Le gène FOXP2, quant à lui, est connu pour son implication dans le développement du langage et le contrôle moteur. Des mutations dans le gène FOXP2 ont été liées à des troubles de la parole et du langage, et cette étude a révélé qu’il pourrait également être associé à des comportements à risque chez les personnes atteintes de TDAH.

Des analyses plus poussées ont montré que les facteurs génétiques communs entre le TDAH et les comportements à risque étaient plus fortement exprimés dans les tissus cérébraux, en particulier dans les régions impliquées dans la prise de décision et le contrôle des impulsions. Le cortex cérébral et le cortex frontal présentaient les niveaux les plus élevés d’expression génétique liée aux deux traits, renforçant l’idée que le TDAH et les comportements à risque sont tous deux profondément liés au fonctionnement du cerveau.

Les chercheurs ont également découvert que l’hypophyse, une glande essentielle du système endocrinien, était également impliquée de manière significative dans l’architecture génétique commune. Cela suggère que des facteurs hormonaux pourraient jouer un rôle dans le lien entre le TDAH et l’impulsivité.

Malgré ces résultats, l’étude comporte également certaines limites. L’une d’entre elles est que les données génétiques proviennent d’individus d’origine européenne, ce qui signifie que les résultats peuvent ne pas être applicables à d’autres populations. Les recherches futures devront examiner si les mêmes facteurs génétiques sont impliqués dans différents groupes ethniques.

De plus, bien que l’étude ait fourni des preuves solides d’un lien génétique entre le TDAH et les comportements à risque, elle n’a pas inclus d’analyses des chromosomes sexuels, qui pourraient révéler d’importantes différences liées au sexe dans la façon dont ces traits s’expriment.

Les chercheurs suggèrent plusieurs pistes de recherche pour l’avenir. L’un des principaux domaines d’investigation est le rôle des systèmes hormonaux et métaboliques dans la relation entre le TDAH et les comportements à risque. L’implication importante de l’hypophyse suggère que la régulation hormonale, en particulier les hormones du stress comme le cortisol, pourrait influencer le développement de comportements impulsifs chez les personnes atteintes de TDAH. La compréhension de ce lien pourrait aider à affiner les stratégies de traitement en s’attaquant non seulement aux aspects cognitifs et comportementaux du TDAH, mais aussi aux systèmes biologiques sous-jacents.

De plus, des recherches plus poussées sont nécessaires pour étudier les facteurs environnementaux qui peuvent interagir avec ces prédispositions génétiques. Par exemple, comment l’éducation, l’environnement social ou les expériences de la petite enfance affectent-ils la probabilité qu’une personne ayant une prédisposition génétique au TDAH adopte un comportement à risque ? L’identification de ces influences environnementales pourrait conduire à des interventions plus efficaces, en particulier pour les jeunes atteints de TDAH qui risquent de s’engager dans des activités dangereuses ou nuisibles.

L’étude, «Étude de l’architecture génétique partagée entre le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité et le comportement à risque : une analyse croisée des caractères à grande échelle du génome« , a été rédigé par Yanjing Chen, Ping Liu, Sijie Yi, Chunhua Fan, Wei Zhao et Jun Liu.

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