Une députée du PLQ renvoie une employée pro-Palestine
Une ex-attachée politique de la députée du Parti libéral du Québec (PLQ) Brigitte Garceau se dit victime d’un congédiement injustifié de la part de celle-ci pour avoir aimé deux publications pro-Palestine sur les réseaux sociaux.
Sarah (nom fictif), dont Radio-Canada a accepté de taire l’identité pour éviter de nuire à ses démarches de recherche d’emploi, a vu son contrat au bureau de la députée de Robert-Baldwin, à Montréal, prendre fin le 12 octobre dernier.
La femme de 26 ans raconte que tout a commencé cinq jours plus tôt, lors de l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre. Ce jour-là, Sarah a aimé une publication sur Instagram qui mentionnait un rassemblement de solidarité envers le peuple palestinien à Montréal.
Le soir même, vers 23 h, sa patronne lui a envoyé un texte accompagné d’une capture d’écran que Radio-Canada a pu consulter. poste. Si c’est toi, il faut que tu m’appelles immédiatement », »text »: »J’ai des gens qui m’envoient ce post. Si c’est toi, il faut que tu m’appelles immédiatement »}} »>J’ai des gens qui m’envoient ce poste. Si c’est toi, il faut que tu m’appelles immédiatement
lui écrit Brigitte Garceau.
Au retour de la fin de semaine de l’Action de grâces, le 10 octobre, la députée aurait eu une conversation en personne avec Sarah. Elle m’a dit que je ne pouvais pas m’exprimer impérativement à ce sujet sur mes réseaux
raconte Sarah.
Elle m’a réitéré la position du parti par rapport à la situation en Israël. Je lui ai dit c’était quoi ma position et je lui ai affirmé que ça n’avait jamais entravé mes tâches au bureau et que mon activité en ligne sur un compte personnel privé ne devrait pas vraiment être l’objet d’une surveillance.
Sarah se définit comme propalestinienne, sans approuver ni condamner les agissements du Hamas, considéré comme une organisation terroriste au Canada. Je ne pense pas que c’est à moi de condamner des actions de groupes
dit-elle. Sarah déplore les morts de civils des deux côtés du conflit israélo-palestinien.
Fin de contrat
Le 11 octobre, Sarah a de nouveau aimé, sur son compte personnel, une publication d’un groupe étudiant de l’Université McGill. En anglais, le texte décrit le peuple palestinien comme une population assiégée, victime d’une occupation, [qui] n’a pas d’autre option que de résister
.
La publication tient Israël entièrement responsable de l’escalade de violence, qui trouve son origine dans le nettoyage ethnique et l’occupation illégale de la Palestine
et qualifie la bande de Gaza de plus grande prison à ciel ouvert au monde
.
C’est le lendemain que tout a basculé. octobre]et qu’il n’y aurait plus d’incident », »text »: »La rencontre a débuté avec Brigitte [Garceau] qui m’a dit qu’elle pensait que j’avais compris le message [lors de la rencontre du 10octobre] et qu’il n’y aurait plus d’incident »}} »>La rencontre d’un début avec Brigitte [Garceau] qui m’a dit qu’elle pensait que j’avais compris le message [lors de la rencontre du 10 octobre] et qu’il n’y aurait plus d’incident
raconte Sarah.
posts, mais des choses comme ça, en étant son attachée politique, je ne peux pas. Elle me dit que ça contrevient à la position du bureau et du parti. », »text »: »Elle me dit que je suis libre d’aimer des postes, mais des choses comme ça, en étant son attachée politique, je ne peux pas. Elle me dit que ça contrevient à la position du bureau et du parti. »}} »>Elle me dit que je suis libre d’aimer des Articlesmais des choses comme ça, en étant son attachée politique, je ne peux pas. Elle me dit que ça contrevient à la position du bureau et du parti.
Elle me dit qu’on est rendu à un point tel qu’il va falloir qu’elle termine mon contrat. Je lui dis que c’est correct, que ça semble être un conflit d’opinion, sur une base personnelle, alors que ça n’a jamais [entravé] les tâches que je devais faire.
Selon ses dires, Brigitte Garceau, avocate de formation, a exprimé de la tristesse lors de cette rencontre. Elle lui aurait dit être dans une complexe de position
en raison de son rôle de porte-parole du PLQ en matière de relations internationales. Ça risque de sortir
lors d’entrevues, aurait indiqué la députée.
Je leur [ai] dit que c’est triste que des gens soient congédiés pour ça
signale la jeune femme, d’autant plus qu’elle jure n’avoir jamais eu de lignes directrices
par rapport à ses interactions sur ses réseaux sociaux personnels.
Une excellente
employé
Radio-Canada a tenté d’obtenir une entrevue auprès de Brigitte Garceau, en vain. Le rapport employeur-employé est confidentiel. Il n’y aura pas d’autres commentaires
nous avons répondu par courriel.
Lors d’un bref appel téléphonique, la directrice de son bureau de comté, Caroline Savic, a refusé de confirmer les bases sur lesquelles Sarah avait été renvoyée. Elle a cependant précisé avoir elle-même des opinions qu’elle n’exprime pas sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, Mme Savic a indiqué que Sarah était une employée excellente
mais qu’elle n’aurait simplement pas respecté une mise en garde
qui lui avait été fait.
Selon elle, le bureau de Mme Garceau et Sarah se seraient quittés en bons termes
.
De son côté, Sarah n’exclut pas de déposer une plainte à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), voire d’entamer une poursuite judiciaire.
Quel motif de congédiement ?
Au-delà de son congédiement, Sarah déplore la manière dont les choses se sont passées. Elle raconte qu’avant de recevoir son formulaire de cessation d’emploi, elle se serait fait promettre par Mme Savic qu’elle recevrait une indemnité. Celle-ci lui aurait en outre demandé quel motif de congédiement elle souhaitait voir inscrit.
Je lui ai dit que ce n’était pas vraiment à moi de décider
raconte Sarah. Selon ses dires, Mme Savic lui aurait alors mentionné qu’il était possible de prétexter un manque de travail afin qu’elle ait droit à des prestations de l’assurance-emploi, mais qu’il était impossible d’inscrire le vrai motif du congédiement.
Le motif qui a été mis, ç’a été « fin de contrat ». On m’a dit que les autres motifs ne pouvaient pas être valables parce que j’avais bien travaillé, donc ça ne pouvait pas être « motif disciplinaire ».
Le fait que le motif qui a été mis dans les documents officiels n’ait pas été le véritable motif montre que ce n’était pas un congédiement valide
juge Sarah.
Le bureau de Brigitte Garceau n’a pas plus voulu répondre aux questions écrites que Radio-Canada lui a envoyées par courriel.