LE CAIRE (AP) – Un tribunal égyptien a reconnu mardi un ancien étudiant d’une université d’élite pour inconduite sexuelle et l’a condamné à trois ans de prison, la première condamnation dans une affaire qui a alimenté le mouvement #MeToo dans le plus peuplé du monde arabe. pays.
Le tribunal économique du Caire a condamné Ahmed Bassam Zaki, un ancien étudiant de l’Université américaine du Caire, pour chantage et harcèlement sexuel de deux femmes.
M. Zaki est jugé séparément par un tribunal pénal pour viol et tentative de viol de trois autres femmes qui étaient mineures au moment des crimes allégués, selon les documents judiciaires. De plus, il fait face à des accusations de possession de drogue.
Le verdict de mardi peut faire l’objet d’un appel devant une juridiction supérieure.
M. Zaki a été arrêté en juillet après que des allégations à son encontre aient fait surface sur les réseaux sociaux, entraînant une tempête de critiques. Le mouvement #MeToo vise à responsabiliser les personnes impliquées dans l’inconduite sexuelle et ceux qui la dissimulent.
Plusieurs tentatives à l’époque pour contacter la famille de M. Zaki et son avocat ont échoué.
Selon des accusations publiées sur les réseaux sociaux, M. Zaki exploiterait un pool d’amis communs sur Facebook, des groupes en ligne ou des clubs scolaires, que les femmes pourraient cibler.
Il commençait par la flatterie, puis faisait pression sur les femmes et les filles pour qu’elles partagent des photos intimes avec lesquelles il les a ensuite fait chanter si elles n’avaient pas de relations sexuelles avec lui, selon les accusations. Dans certains cas, il a menacé d’envoyer des photos compromettantes aux membres de sa famille.
M. Zaki est issu d’une famille aisée et a étudié à l’American International School, l’une des écoles secondaires privées les plus chères d’Égypte, et à l’Université américaine du Caire. Des responsables de l’AUC ont déclaré qu’il avait quitté l’université en 2018.
Le cas de M. Zaki, disent les militants, montre que la misogynie transcende les lignes de classe austères de l’Égypte. De nombreuses personnes en Égypte ont déjà décrit le harcèlement sexuel comme un problème des jeunes pauvres des villes.
Les agressions et le harcèlement sexuels sont des problèmes profondément ancrés en Égypte, où les victimes doivent également lutter contre le courant sous-jacent d’une culture conservatrice qui lie généralement la chasteté féminine à la réputation d’une famille. Dans les tribunaux, la charge de la preuve incombe fortement aux victimes de tels crimes.
Les allégations contre l’ancien élève ont été recueillies par le compte Instagram @assaultpolice. Depuis lors, le récit a joué un rôle crucial en révélant un prétendu viol collectif qui a secoué la société égyptienne ces dernières semaines.
Des allégations d’inconduite sexuelle ont également été formulées à l’encontre de plusieurs militants des droits de l’homme et d’éminents journalistes, mais ces allégations n’ont pas été portées devant les tribunaux.