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Un rapport suggère une diminution de l’utilisation du préservatif chez les jeunes Canadiens et un manque d’éducation sexuelle sécuritaire

Un nouveau rapport qui examine la vie sexuelle des jeunes Canadiens suggère qu’il faut faire davantage pour encourager les rapports sexuels protégés, notamment en inversant la baisse de l’utilisation du préservatif.

Dans une enquête menée par Angus Reid pour l’association caritative LetsStopAIDS, 24 pour cent des participants ont déclaré utiliser des préservatifs « tout le temps ». Cela se compare aux 53 % qui déclaraient toujours utiliser des préservatifs en 2020.

Une personne sur cinq a déclaré n’avoir jamais utilisé de préservatif.

LetsStopAIDS a publié mardi les résultats de son enquête nationale annuelle auprès de plus de 1 100 Canadiens âgés de 18 à 24 ans.

Six pour cent des personnes interrogées ont déclaré avoir reçu un diagnostic d’infection sexuellement transmissible ou du VIH au cours des six mois précédents, soit une hausse de 2 pour cent par rapport à 2023.

Et sept jeunes sexuellement actifs sur dix qui ont vécu des rapports sexuels dangereux ou inconfortables impliquant la négociation d’un préservatif ont déclaré qu’ils n’avaient pas demandé d’aide.

Le fondateur et président de l’organisation, Shamin Mohamed Jr., affirme que discuter de manière proactive de la manière dont les préservatifs peuvent prévenir les IST et le VIH permettrait de mieux préparer les jeunes et « aiderait en retour le Canada à avoir un taux d’IST et de VIH plus faible ».

Il souligne les obstacles qui, selon lui, font obstacle : l’éducation sexuelle dans les écoles est dépassée et les prestataires de soins de santé ne discutent pas du dépistage du VIH avec les jeunes patients.

L’éducation sexuelle en classe est devenue un champ de bataille politique au Canada, dit-il, comme en Alberta, où le gouvernement a proposé une loi qui obligerait les parents à inscrire leurs enfants à des cours d’éducation sexuelle.

Abordant les programmes d’éducation sexuelle à travers le pays, Mohamed Jr. déclare : « Ils ne couvrent pas des sujets clés comme le consentement, l’équité entre les sexes, la santé des femmes, le sexting et la protection de votre vie privée. Ce sont des discussions pertinentes qui conduisent en réalité à une santé et à des comportements sexuels plus risqués. »

Le résultat est que les jeunes se retrouvent avec peu de connaissances pratiques pour initier des relations sexuelles protégées, explique Mohamed Jr..

L’enquête a également révélé que les jeunes LGBTQ+ et autochtones ont déclaré se sentir moins en sécurité lors des négociations sur le préservatif que les autres jeunes Canadiens sexuellement actifs.

« Leur sécurité personnelle est menacée et ils sont plus susceptibles d’être victimes de violence, notamment sexuelle », explique Trevor Hart, directeur du laboratoire de prévention du VIH de l’Université métropolitaine de Toronto.

Hart affirme que le Canada échoue à tous les niveaux en matière d’éducation sexuelle en ce qui concerne la prévention du VIH et des IST, « mais cela affecte certainement de manière disproportionnée un grand nombre de Canadiens autochtones et nous manquons tout simplement la cible en matière de soutien à la santé autochtone.

Un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé suggère également que l’utilisation du préservatif est en déclin chez les jeunes. Au Canada, 31 pour cent des hommes de 15 ans et 25 pour cent des femmes ont déclaré qu’ils n’avaient pas utilisé de préservatif ni de pilule contraceptive lors de leur dernier rapport sexuel.

Les données de l’Agence de la santé publique du Canada montrent une augmentation de 25 pour cent des premiers diagnostics de VIH en 2022 par rapport à l’année précédente.

« Les jeunes vont continuer à avoir des relations sexuelles. Il est donc important que cette information soit fournie », estime Mohamed Jr.

Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 8 octobre 2024.

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Hannah Alberga, La Presse Canadienne



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