Par Sarah Berman
VANCOUVER, 27 novembre (Reuters) – Un policier en poste à l’aéroport de Vancouver qui a rejeté un projet d’arrestation du directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, dans l’avion par lequel elle est arrivée il y a deux ans, sera interrogé vendredi par les avocats de Meng.
Meng, 48 ans, a été arrêté sur un mandat d’arrêt américain pour fraude bancaire pour avoir prétendument trompé HSBC au sujet des relations commerciales de Huawei Technologies Co Ltd en Iran, obligeant la banque à briser les sanctions américaines.
Meng a déclaré qu’elle était innocente et qu’elle se bat contre l’extradition de l’assignation à résidence à Vancouver.
Elle a été arrêtée à l’aéroport international de Vancouver en décembre 2018 à la suite d’un examen de trois heures par des agents des frontières canadiennes. L’interrogatoire est devenu un point critique dans l’affaire de son extradition vers les États-Unis.
Les procureurs ont soutenu que l’enquête et l’arrestation de Meng suivaient les procédures standard.
Ses avocats allèguent que les autorités canadiennes et américaines ont conspiré pour utiliser les pouvoirs d’enquête supplémentaires de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour interroger Meng sans la présence d’un avocat avant son arrestation. Ils affirment en outre que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a transmis les détails d’identification des appareils électroniques de Meng aux autorités américaines, en violation de ses droits civils.
À titre de preuve, les avocats de Meng ont souligné que la GRC aurait pu arrêter Meng dans l’avion, mais a plutôt choisi de permettre à l’ASFC de mener d’abord une enquête.
Ross Lundie, un sergent de la GRC basé à l’aéroport international de Vancouver, a témoigné jeudi qu’il avait repoussé un plan initial de la police visant à appréhender Meng dans l’avion, déclarant que les arrestations par avion ne sont « pas quelque chose que nous faisons … à moins qu’il y ait une risque de sécurité. »
Lundie a dit qu’il avait suggéré le matin de l’arrestation de Meng que l’ASFC mène d’abord son interrogatoire sur Meng, reconnaissant qu’elle était une ressortissante étrangère.
Il a également témoigné jeudi avoir reçu plusieurs appels de fonctionnaires du Federal Bureau of Investigation des États-Unis, demandant des mises à jour sur l’état de la détention de Meng.
Les relations diplomatiques entre Ottawa et Pékin se sont détériorées depuis l’arrestation de Meng. La Chine a arrêté les citoyens canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig pour espionnage quelques jours plus tard.
L’audience d’extradition de Meng devrait se terminer en avril 2021 (Reportage de Sarah Berman à Vancouver; Reportage supplémentaire de Moira Warburton à Toronto; Édité par Denny Thomas et Andrea Ricci)