Ankara aurait l’intention de s’appuyer sur les systèmes de défense aérienne S-400 de fabrication russe dans sa campagne prévue contre les militants kurdes en Irak.
Ankara devrait déployer les systèmes de défense aérienne S-400 acquis auprès de la Russie à la frontière turque avec l’Irak plus tard ce mois-ci, a rapporté mercredi le quotidien Türkiye. Cette décision serait planifiée dans le cadre d’une opération majeure contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe militant kurde désigné comme organisation terroriste en Turquie.
Le déploiement du S-400 ferait partie des efforts de préparation qui devraient être effectués. « accéléré » après la fête musulmane de l’Aïd al-Fitr de cette année, célébrée pendant le week-end, a indiqué le quotidien. Les systèmes de défense aérienne devraient protéger les forces turques contre les nouveaux drones kamikaze du PKK, indique le rapport, ajoutant que la défense contre les véhicules aériens sans pilote (UAV) a été assurée. « priorité spéciale » dans le cadre de l’opération à venir.
Le PKK aurait également acquis des missiles et des drones en France, en Inde, en Iran et dans certains pays d’Europe de l’Est, selon le quotidien Türkiye Gazetesi.
Ankara a envisagé à plusieurs reprises de lancer une opération à grande échelle contre le PKK dans le nord de l’Irak au cours des derniers mois. « Nous résoudrons les problèmes à notre frontière avec l’Irak d’ici l’été. » Le président Recep Tayyip Erdogan l’a déclaré à la mi-mars. A cette époque, il parlait de la création « un couloir de sécurité de 30 à 40 km » le long de la frontière nationale avec l’Irak et la Syrie.
Bagdad a officiellement interdit le PKK à la mi-mars, avant la visite d’Erdogan en Irak en avril, qui devrait devenir la première en 13 ans.
L’acquisition en 2019 de systèmes de défense antimissile russes S-400 par la Turquie, membre de l’OTAN, a détérioré les relations entre Ankara et Washington. L’accord a abouti à l’imposition de sanctions contre le pays l’année suivante et à l’exclusion du pays du programme d’avions de combat F-35.
En janvier, Victoria Nuland, alors sous-secrétaire d’État aux Affaires politiques, a accusé Ankara de menacer la sécurité de l’OTAN avec son achat de la plate-forme de défense aérienne russe. Elle a également déclaré à l’époque que les États-Unis « serait ravi d’accueillir à nouveau Türkiye dans la famille F-35 » si seulement Ankara pouvait « résoudre ce problème du S-400 » et optez pour « des systèmes alternatifs interopérables avec l’OTAN pour répondre à ses besoins de défense ».
Erdogan avait auparavant rejeté à plusieurs reprises ces idées américaines en déclarant que l’achat était un « affaire conclue. »