Un parent de la Colombie-Britannique lance un recours collectif contre les fabricants du jeu vidéo Fortnite

Un parent de Vancouver a lancé un projet de recours collectif contre les créateurs de Fortnite, affirmant que le jeu vidéo populaire est conçu pour être « aussi addictif que possible » pour les enfants.

Dans le procès intenté vendredi devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique, la plaignante s’est identifiée uniquement comme AB dit que son fils a téléchargé Fortnite en 2018 et « a développé une dépendance négative au jeu ».

La déclaration indique que le jeu intègre un certain nombre de choix de conception intentionnels, tels que l’offre de récompenses pour avoir relevé des défis et effectué des mises à jour fréquentes, ce qui encourage les joueurs à revenir à plusieurs reprises.

La déclaration indique que le créateur de Fortnite, Epic Games, s’enrichit en rendant le contenu et les options de personnalisation achetables via une devise du jeu, qui sont achetées avec de l’argent réel.

Le recours collectif aurait encore besoin de l’approbation d’un juge et aucune des allégations n’a été prouvée en cour.

Le demandeur réclame des dommages-intérêts alléguant que le jeu enfreint la loi sur les pratiques commerciales et la protection des consommateurs de la Colombie-Britannique, ainsi que pour «enrichissement sans cause» et frais médicaux pour blessures psychologiques ou physiques, entre autres réclamations.

« Les jeux vidéo existent depuis des décennies, mais Fortnite est unique en ce sens que la science et la psychologie de la dépendance et du développement cognitif sont au cœur de la conception du jeu », indique le communiqué du tribunal.

Il décrit le jeu comme « prédateur et exploiteur », compte tenu de sa popularité auprès des mineurs.

Epic Games n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur le procès.

Dans la déclaration, AB dit que son fils a commencé à jouer à Fortnite : Battle Royale sur une console de jeu Sony PlayStation 4 à l’âge de neuf ans. Le garçon, a-t-elle dit, a rapidement commencé à acheter divers produits Fortnite tout en ajoutant le jeu à différentes plateformes à la maison, y compris sur téléphone portable et ordinateur.

Depuis lors, AB affirme qu’Epic Games « a reçu le paiement de nombreux frais » effectués sur sa carte de crédit sans son autorisation. La déclaration indique que le fils d’AB a dépensé « des milliers de dollars » en achats dans le jeu.

« Si Epic Games avait averti AB que jouer à Fortnite pouvait entraîner des dommages psychologiques et des dépenses financières, AB n’aurait pas autorisé (son fils) à télécharger Fortnite », indique le communiqué.

Le procès, s’il est approuvé par le tribunal, couvrirait trois catégories de plaignants: une «classe de toxicomanie» de personnes qui ont souffert après avoir développé une dépendance à Fortnite, une «classe d’acheteurs mineurs» qui comprend des joueurs qui ont effectué des achats dans le jeu sous le l’âge de la majorité et une « catégorie d’acheteurs accidentels » d’utilisateurs qui ont acheté des articles par erreur en raison de la conception du jeu.

La poursuite couvrirait toutes les personnes touchées par Fortnite au Canada, à l’exception du Québec, où Epic a perdu le mois dernier sa tentative d’en appeler d’une décision de justice pour autoriser un recours collectif similaire.

Dans la tentative d’appel du recours collectif au Québec, les avocats d’Epic ont fait valoir que les allégations selon lesquelles les enfants devenaient dépendants de Fortnite étaient « basées uniquement sur des spéculations » et qu’il n’existe aucun consensus scientifique sur la cyberdépendance.

Epic Games a également déclaré dans l’affaire du Québec qu’il n’avait pas eu la possibilité de s’opposer à l’affirmation selon laquelle les mineurs qui avaient acheté la monnaie du jeu de Fortnite avaient été exploités.

Le juge de la Cour d’appel du Québec, Guy Cournoyer, a déclaré dans sa décision qu’Epic n’avait démontré aucune erreur importante dans la décision du juge du tribunal inférieur d’autoriser le recours collectif dans cette affaire.

Epic a déclaré dans des documents rendus publics dans une bataille juridique distincte avec Apple aux États-Unis que Fortnite avait gagné plus de 9 milliards de dollars américains combinés en 2018 et 2019.

La poursuite judiciaire au Québec contre le fabricant de jeux vidéo doit encore être plaidée devant les tribunaux.

—Chuck Chiang, La Presse canadienne

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