Un Palestinien tué dans un village de Cisjordanie attaqué par des Israéliens

  • Un Palestinien a été tué mercredi après que des Israéliens auraient attaqué des résidents et des biens en Cisjordanie occupée.
  • La violence survient après que deux adolescents ont été enterrés, l’un lors d’une fusillade palestinienne visant des Israéliens à proximité et l’autre lors d’un raid israélien.
  • Des témoins ont rapporté avoir vu des maisons incendiées, des bâtiments et des blessés évacués par ambulance après les affrontements de mercredi.

Un Palestinien a été tué mercredi dans un village occupé de Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé, alors que des Israéliens attaquaient des habitants et des biens.

La violence survient quelques heures après que les personnes en deuil ont organisé les funérailles d’un adolescent tué dans une fusillade palestinienne visant des Israéliens à proximité, tandis que des Palestiniens ont enterré une fille tuée lors d’un raid israélien.

« Un martyr est arrivé au complexe médical de Palestine en provenance de Turmus Ayya après avoir reçu une balle dans la poitrine », a indiqué un communiqué du ministère de la Santé.

Un habitant de Turmus Ayya a déclaré à l’AFP qu’environ « 200 colons » ont attaqué le village palestinien, tandis que des journalistes de l’AFP présents dans le village ont vu des maisons et des bâtiments brûlés et des blessés évacués en ambulance.

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« Les colons nous ont tiré dessus et quand la police et l’armée israélienne sont arrivées, ils nous ont tiré dessus avec des balles en caoutchouc et ont tiré des gaz lacrymogènes », a déclaré un habitant Awad Abu Samra.

L’armée israélienne n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur les violences lorsqu’elle a été contactée par l’AFP.

Elle a suivi les funérailles dans la colonie israélienne voisine de Shilo de Nahman Mordof, 17 ans.

L’adolescent était l’un des quatre Israéliens tués mardi lorsque des hommes armés ont attaqué une station-service adjacente à la colonie d’Eli avant d’être abattu.

Les forces israéliennes ont ensuite arrêté trois « personnes recherchées » dans le village cisjordanien d’Orif, qui, selon l’armée, abrite les hommes armés.

Les écolières portent le corps

À Jénine, des filles en uniforme scolaire ont porté le corps de leur camarade de classe tué lundi lors d’un raid de l’armée israélienne sur la ville.

Sadil Naghnaghiya, 15 ans, est décédé des suites de blessures par balle subies au cours de l’incursion israélienne qui a duré des heures, a annoncé mercredi le ministère palestinien de la Santé.

Six autres Palestiniens, dont un garçon de 15 ans et un militant, ont été tués dans le raid.

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Un porte-parole du groupe militant palestinien Hamas, Hazem Qassem, a décrit l’attaque de mardi contre les Israéliens comme une « réponse aux crimes de l’occupation (israélienne) » à Jénine et ailleurs.

Une déclaration du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que le gouvernement accélérerait l’expansion des colonies à Eli en réponse à l’attaque.

Il a déclaré dans le communiqué :

Notre réponse au terrorisme est de le frapper avec force et de reconstruire notre pays.

Israël occupe la Cisjordanie depuis la guerre des Six jours de 1967. Hormis Jérusalem-Est annexée, le territoire abrite aujourd’hui environ 490 000 Israéliens qui vivent dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.

Représailles des colons

La fusillade meurtrière a déclenché mardi des représailles de la part de colons juifs contre des habitants de la ville palestinienne voisine de Huwara, ont déclaré à l’AFP son maire et un habitant.

Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien. Un journaliste de l’AFP a vu des oliveraies en feu.

D’autres attaques de colons ont été signalées dans la soirée, à Al-Lubban al-Sharqiya, près d’Eli, et à Beit Furik, une autre ville du nord de la Cisjordanie.

« La destruction comprend plus de 10 maisons, plus de trois magasins commerciaux, cette station-service, le champ de blé et de nombreux arbres », a déclaré Yaacoub Aweiss, chef du conseil municipal d’Al-Lubban al-Sharqiya.

L’armée a déclaré mercredi que ses forces étaient entrées dans le village d’Orif pour « cartographier les maisons » des tireurs, un précurseur de leur démolition.

Israël démolit régulièrement les maisons des Palestiniens qu’il accuse d’attaques meurtrières contre des Israéliens, arguant que de telles mesures ont un effet dissuasif.

Les militants des droits de l’homme affirment que cette politique équivaut à une punition collective, car elle peut rendre les non-combattants, y compris les enfants, sans abri.

La flambée de violence liée au conflit israélo-palestinien jusqu’à présent cette année a tué au moins 171 Palestiniens, 25 Israéliens, un Ukrainien et un Italien.

Le décompte établi à partir de sources officielles comprend des combattants ainsi que des civils et, du côté israélien, trois membres de la minorité arabe.