Un magnat du diamant milliardaire doit être jugé en Suisse pour des allégations de corruption liées à un accord minier majeur en Guinée.
Beny Steinmetz, de nationalité israélienne et française, a toujours nié que son entreprise ait versé des pots-de-vin de plusieurs millions de dollars pour obtenir des permis d’exploration de minerai de fer dans le sud de la Guinée en 2008.
Son avocat dit qu’il se rendra d’Israël à Genève pour « plaider son innocence ». S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à 10 ans de prison.
Il est rare que des affaires de corruption majeures soient jugées en Suisse, où le jeune homme de 64 ans serait un ancien résident.
Les procureurs ont passé six ans à enquêter sur un accord qui accordait à la société de M. Steinmetz, BSG Resources (BSGR), les droits d’exploiter une grande partie de la région montagneuse de Simandou. Il contient l’une des plus grandes réserves inexploitées de minerai de fer au monde.
Ils accusent M. Steinmetz d’avoir remporté l’accord en soudoyant l’une des quatre épouses de l’ancien président guinéen Lansana Conté et d’avoir prétendument falsifié des documents pour le dissimuler.
Le ‘jackpot’
M. Steinmetz a obtenu les droits en échange d’un investissement d’environ 160 millions de dollars (118 millions de livres sterling), mais il a ensuite vendu la moitié d’entre eux à la société minière multinationale brésilienne, Vale, 18 mois plus tard pour 2,5 milliards de dollars, réalisant un bénéfice énorme.
À l’époque, il était qualifié de «jackpot» dans la presse financière. Mais cela a également soulevé des questions sur les raisons pour lesquelles les droits initiaux étaient accordés à si bas prix.
Mo Ibrahim, le milliardaire soudanais des télécoms et militant anti-corruption, a demandé à l’époque: « Les Guinéens qui ont fait cet accord sont-ils des idiots, ou des criminels, ou les deux? »
M. Steinmetz a toujours insisté sur le fait qu’il n’avait rien fait de mal. Dans une rare interview en 2012, il a déclaré au Financial Times que « les gens n’aiment pas le succès » et qu’il était normal de rechercher « des opportunités de manière agressive ».
Avant le procès, son avocat Marc Bonnant a insisté sur le fait qu’il n’avait «jamais payé un centime» à Mamadie Touré, la veuve de l’ancien président Conté, à qui les pots-de-vin seraient allés.
Bien qu’elle ait été convoquée pour témoigner, on ne sait pas si elle y assistera.
Le gouvernement guinéen a dépouillé BSGR de ses droits miniers en 2014, invoquant des preuves de corruption, ce que l’entreprise a nié.
Malgré ses vastes ressources naturelles, la Guinée reste l’un des pays les plus pauvres du continent africain. Il n’a pas encore pleinement profité des réserves de minerai de fer des montagnes de Simandou.
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