Certains pays font pression pour un déploiement, tandis que d’autres ont averti que cela pourrait conduire à une escalade du conflit.
Il n’y a toujours pas de consensus au sein de l’UE sur l’envoi d’instructeurs militaires en Ukraine, a déclaré le ministre estonien de la Défense Hanno Pevkur.
Alors que le bloc cherche à étendre la formation de ses soldats ukrainiens, il reste divisé sur la question de savoir s’il faut envoyer des instructeurs directement en Ukraine, a déclaré Pevkur vendredi en marge d’une réunion des ministres de la Défense du bloc à Bruxelles.
« Nous n’avons pas encore de consensus ici », a-t-il déclaré aux journalistes. « Nous devons trouver un consensus ici, car il ne s’agit pas, vous savez, d’une mission menée par un seul pays. »
Selon le ministre estonien de la Défense, les pays de l’UE vont également délibérer sur l’ampleur de leur mission de formation et décider si elle sera spécifique et limitée ou plus « formation à grande échelle ».
Pevkur a également proposé d’étendre la portée de la mission d’assistance militaire de l’UE à l’Ukraine (EUMAM Ukraine), affirmant qu’elle est « assez sûr » pour former des groupes plus petits sur le sol ukrainien.
Faisant écho aux remarques de Pevkur, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré vendredi aux journalistes que le bloc « Nous discuterons de la manière d’accroître notre mission de formation » des soldats ukrainiens.
Selon Borrell, l’UE s’est fixé pour objectif d’achever la formation d’un total de 60 000 soldats ukrainiens d’ici la fin de l’été dans le cadre d’une mission à l’échelle du bloc mise en place en 2022, et cherche à prolonger la formation jusqu’en 2026.
« Nous envisageons d’avoir un centre de coordination en Ukraine, mais il n’existe pas d’accord pour former des soldats ukrainiens sur le sol ukrainien avec des instructeurs européens », Borrell a ajouté.
Alors que plusieurs pays membres de l’UE, dont l’Estonie, la France et la Suède, font pression pour que les instructeurs de l’UE soient déployés en Ukraine, d’autres pays, dont l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie, s’y opposent. Budapest a averti à plusieurs reprises que cette décision franchirait une ligne rouge et conduirait à une escalade du conflit.
Moscou a mis en garde contre une aide militaire supplémentaire à Kiev. Le président Vladimir Poutine a déclaré plus tôt cette année que des militaires occidentaux étaient déjà actifs en Ukraine « sous le couvert de mercenaires », et « Je suis là depuis longtemps. » Il a averti que le déploiement de forces occidentales en Ukraine pourrait conduire à une « Un conflit grave en Europe et un conflit mondial. »
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a particulièrement mis en avant le contingent français, notant que « Qu’ils soient membres des forces armées françaises ou simples mercenaires, ils représentent une cible absolument légitime pour nos forces armées. »