Un homme armé ouvre le feu et tue un avocat de premier plan dans le nord-ouest du Pakistan

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PESHAWAR, Pakistan – Un homme armé déguisé en avocat a abattu lundi un éminent avocat dans une salle d’audience du nord-ouest du Pakistan, a annoncé la police.

L’agresseur, qui a été arrêté sur place, avait ouvert le feu sur Abdul Latif Afridi, ancien président du syndicat des avocats pakistanais et personnalité éminente de la communauté, le blessant mortellement. L’attaque a eu lieu à la Haute Cour de Peshawar.

L’attaquant, Adnan Khan, avait auparavant accusé Afridi d’avoir orchestré le meurtre en 2015 de son père, Samiullah Khan, qui était également avocat, a déclaré Naeem Khan, un officier de police.

On ne sait pas comment l’agresseur a réussi à se faufiler dans le bâtiment du tribunal avec une arme de poing. Le meurtre a été condamné par le Premier ministre Shahbaz Sharif, des représentants du gouvernement, des politiciens et des avocats.

Dans un communiqué, Sharif s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire dans la province du nord-ouest de Khyber Pakhtunkhwa, dont Peshawar est la capitale. Son principal rival, le parti du chef de l’opposition et ancien Premier ministre Imran Khan est au pouvoir à l’assemblée provinciale.

Avant son assassinat, Samiullah Khan, le père de l’agresseur, avait représenté Shakil Afridi, le médecin pakistanais qui a aidé la CIA à trouver le cerveau d’Al-Qaïda Oussama ben Laden. Ben Laden a été tué en 2011 par des Navy SEALs lors d’un raid sur sa cachette à Abbottabad, au Pakistan.

Le médecin a mené une fausse campagne de vaccination qui a permis de localiser et d’identifier Ben Laden. Le médecin et l’avocat tués lundi ne sont pas liés.

En 2012, le Pakistan a condamné Shakil Afridi à 33 ans de prison pour avoir prétendument fourni de l’argent et des soins médicaux à des militants islamiques dans une ancienne région tribale. Afridi et sa famille ont nié ces accusations.

Le Pakistan a été scandalisé d’avoir été tenu dans l’ignorance avant l’opération des SEAL. Washington a exigé la libération d’Afridi mais Islamabad a résisté à la demande, affirmant qu’il avait violé la loi pakistanaise. Le médecin n’a jamais été formellement inculpé dans l’affaire Ben Laden.