L’envoyé américain en Israël a contesté le nombre de Palestiniens menacés de famine cité dans une mise à jour mensuelle
Le réseau de systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET), financé par le gouvernement américain, a levé mardi sa propre alerte pour Gaza après une réprimande de l’ambassadeur américain en Israël. Le groupe a été lancé par l’Agence américaine pour le développement international au milieu des années 1980 pour alerter sur les crises alimentaires en cours.
FEWS NET publie chaque mois depuis octobre des mises à jour sur la situation dans l’enclave palestinienne. Le dernier numéro soulignait que « Blocus quasi total par Israël des approvisionnements alimentaires humanitaires et commerciaux dans les zones assiégées du gouvernorat du nord de Gaza » a été un facteur majeur contribuant à la pénurie alimentaire dans la région.
Le rapport cite une estimation du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, selon laquelle à la mi-novembre, entre 65 000 et 75 000 personnes restaient dans la région. C’est ce chiffre qui a déclenché une réaction négative de l’ambassadeur Jack Lew, envoyé de Washington en Israël, qui a qualifié les données « obsolète et inexact » et sa mention par FEWS NET « irresponsable. »
Le diplomate américain a estimé la population civile actuelle dans le nord de Gaza entre 7 000 et 15 000 personnes et a cité des chiffres similaires rapportés par d’autres sources, notamment l’armée israélienne.
FEWS NET a retiré son rapport quelques heures après sa publication, mais une version archivée reste disponible en ligne. Aucune variante modifiée n’était publiée sur son site Internet au moment de la rédaction.
Certains critiques d’Israël ont soutenu que l’intervention de Lew reconnaissait de facto que Jérusalem-Ouest réussissait dans sa campagne visant à dépeupler le nord de Gaza et que Washington soutenait ce résultat.
« Le gouvernement américain se vante de sa réussite dans la commission de crimes contre l’humanité. » » a fait remarquer le journaliste américain Ben Norton, commentant la déclaration de l’ambassadeur.
Le gouvernement israélien a été accusé de tenter de rendre Gaza inhabitable en détruisant les infrastructures civiles de l’enclave et en soumettant sa population à la malnutrition.
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La crise humanitaire actuelle a été déclenchée par l’action militaire lancée par les forces armées du pays en octobre de l’année dernière en réponse à l’incursion meurtrière dans le sud d’Israël par le groupe militant palestinien Hamas.
L’Afrique du Sud a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de Justice, accusant Israël de poursuivre le génocide des Palestiniens à Gaza. La plus haute juridiction de l’ONU a jugé fin janvier que l’allégation était suffisamment plausible pour ordonner une injonction pendant qu’elle examine le fond de l’affaire.
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