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Un gratte-ciel emblématique sur le Nil prend feu alors que le Soudan entre dans le sixième mois de sa guerre civile

Cette photo prise le 17 septembre 2023 montre un incendie qui fait rage dans la tour de la Greater Nile Petroleum Oil Company à Khartoum. (Photo par AFP)

  • Un monument majeur de Khartoum, financé par les richesses pétrolières, a été détruit.
  • La destruction du gratte-ciel aurait été ciblée lors de violents combats.
  • Plus de 2,8 millions de personnes ont fui Khartoum.

L’un des principaux monuments du Soudan, un gratte-ciel qui dominait le Nil et abritait le siège d’une grande compagnie pétrolière, a été réduit à l’état de ruines au milieu de violents combats entre factions militaires rivales dans la capitale.

Le siège social de la Greater Nile Petroleum Operating Company, une tour aux parois de verre surmontée d’une bobine de métal, a été construit lors d’un boom pétrolier avant que le Soudan du Sud ne déclare son indépendance en 2011, et était l’une des constructions les plus coûteuses du Soudan.

Des flammes et de la fumée s’élevaient du bâtiment situé dans un quartier financier de Khartoum, proche du confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc et des zones disputées par l’armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).

On ne sait pas exactement ce qui a provoqué l’incendie qui a ravagé la tour samedi. Les RSF ont accusé l’armée de l’avoir pris pour cible, ainsi que d’autres bâtiments importants, alors qu’ils tentaient de déloger les combattants paramilitaires des positions qu’ils occupaient dans la capitale au début du conflit.

Il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part de l’armée.

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La guerre entre l’armée et les RSF a éclaté à la mi-avril lorsque les tensions liées à un plan de transition politique soutenu par la communauté internationale ont éclaté, quatre ans après le renversement du dirigeant de longue date Omar al-Bashir lors d’un soulèvement populaire.

Le conflit a provoqué des affrontements généralisés, des pillages et des pénuries de nourriture et de médicaments à Khartoum et dans d’autres villes.

Désespéré, en fuite et en proie à la famine

Plus de 2,8 millions de personnes ont fui Khartoum, la capitale soudanaise, où la population d’avant-guerre était d’environ cinq millions.

Certains sont partis immédiatement vers des endroits plus sûrs, mais d’autres ont passé des mois à s’abriter dans leurs maisons, rationnant l’eau et l’électricité tout en priant pour que les roquettes soient plus loin qu’elles ne le paraissaient.

Le Soudan était déjà l’un des pays les plus pauvres du monde avant même que la guerre n’éclate, mais il est aujourd’hui plongé dans une terrible crise humanitaire.

Plus de la moitié du pays a un besoin urgent d’aide humanitaire, selon l’ONU, et six millions de personnes sont au bord de la famine.

Ceux qui ont réussi à rassembler suffisamment d’argent pour se rendre à Port-Soudan sont confrontés à des coûts d’hébergement et de nourriture qui montent en flèche.

Reportage supplémentaire de l’AFP