Un autre tribunal pakistanais protège l’ex-Premier ministre Imran Khan de l’arrestation

ISLAMABAD (AP) – Un autre tribunal pakistanais a statué lundi en faveur de l’ancien Premier ministre Imran Khan, lui accordant une protection contre l’arrestation alors que des poursuites étaient intentées contre lui. La police a accusé le Premier ministre déchu d’incitation à la violence dans plusieurs cas lorsque ses partisans se sont affrontés avec les forces de sécurité ce mois-ci.

Le dernier sursis pour Khan survient alors qu’une crise politique secoue le Pakistan, opposant l’ancienne star du cricket devenue politicienne islamiste au gouvernement de son successeur, Shahbaz Sharif, et se déversant dans la violence dans les rues.

Khan a été évincé par un vote de censure au Parlement en avril dernier. Depuis lors, le chef de l’opposition, âgé de 70 ans, a fait l’objet de plus de 100 poursuites judiciaires, notamment pour terrorisme, incitation à la violence et corruption dans l’exercice de ses fonctions.

Il a fait campagne sans succès pour des élections anticipées et a affirmé, sans fournir de preuves, qu’il existe de nombreux complots pour l’assassiner.

La Haute Cour d’Islamabad a statué lundi que Khan ne pouvait pas être arrêté – au moins pendant une autre semaine – dans sept affaires distinctes au cours des affrontements du 18 mars entre ses partisans et la police devant un tribunal de la capitale pakistanaise où Khan devait comparaître pour corruption.

Les partisans de Khan ont lancé des pierres sur les policiers et se sont heurtés à la police, qui a tiré des gaz lacrymogènes et battu la foule avec des matraques. La police d’Islamabad a depuis lors arrêté près de 400 partisans de Khan pour cet incident et d’autres.

Lorsque Khan est arrivé pour l’audience et est entré dans le tribunal d’Islamabad plus tôt lundi sous haute sécurité, ses gardes du corps ont brandi des boucliers pare-balles autour de lui pour se protéger. La police a également arrêté le photographe personnel de Khan sur les lieux et plusieurs partisans de Khan.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des policiers traînant, poussant et poussant des partisans détenus de Khan dans un camion de police garé près du tribunal. Dans leur répression contre les partisans de Khan, la police a également arrêté la semaine dernière Azhar Mashwani, le chef de l’équipe des médias sociaux de Khan, et d’autres.

La décision de lundi fait écho à celle d’un tribunal de la ville orientale de Lahore qui a récemment accordé plusieurs cautions à l’ancien Premier ministre. En vertu de la loi pakistanaise, de telles décisions de justice protègent un suspect de l’arrestation.

Khan a pour la plupart évité les comparutions devant le tribunal depuis novembre dernier, lorsqu’il a été blessé lors d’une attaque à l’arme à feu lors d’un rassemblement de protestation dans la province orientale du Pendjab. Un de ses partisans a été tué et 13 ont été blessés dans cette attaque.

Munir Ahmed, Associated Press