Le promoteur immobilier vietnamien Truong My Lan a été reconnu coupable de corruption à grande échelle en avril et condamné à mort.
Un magnat de l’immobilier vietnamien reconnu coupable de fraude à grande échelle doit restituer 11 milliards de dollars pour éviter d’être exécuté par injection létale, ont rapporté plusieurs médias. L’ultimatum a été lancé mardi par les procureurs de Hô Chi Minh-Ville dans le cadre de l’audience d’appel de Truong My Lan, selon Bloomberg.
La milliardaire, âgée de 68 ans, a été reconnue coupable en avril d’avoir détourné 12,3 milliards de dollars de la Saigon Commercial Bank (SCB), alors qu’elle était présidente du promoteur immobilier Van Thinh Phat Holdings Group (VTP). L’accusation a déclaré que Lan contrôlait effectivement la banque en utilisant un réseau d’alliés et de sociétés écrans.
Elle a été condamnée à mort par injection létale pour ses crimes, qui ont duré 11 ans et impliquaient la corruption de représentants du gouvernement et la violation des règles de prêt bancaire en accordant des prêts frauduleux.
Au cours de l’audience d’appel, les procureurs ont cité le « sans précédent » les pertes causées par les actions de Lan, qui, selon diverses estimations, s’élèvent à 6 % du produit intérieur brut du Vietnam.
Selon la loi vietnamienne, l’accusé doit restituer 75 % de l’argent détourné pour pouvoir bénéficier d’une peine moins sévère.
Selon le journal en ligne VietNamNet, Lan aurait récupéré l’équivalent de plus de 12,71 milliards de dollars, dépassant le montant des dommages calculé par l’accusation. La défense a plaidé pour la clémence et demandé au tribunal de lui épargner la peine de mort, rapporte le journal.
Le magnat malaisien Vincent Tan de Berjaya Corporation a accepté d’acheter une partie des actifs de Lan, et d’autres investisseurs étrangers envisagent également des achats, selon le journal financier singapourien The Business Times.
Le verdict final en appel est attendu le 3 décembre, selon VietNamNet.
Au total, 86 personnes ont été jugées pour leur implication dans le projet de Lan, dont son mari et sa nièce, quatre d’entre elles ayant été condamnées à la prison à vie et les autres à des peines de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans.
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Le procès très médiatisé de Lan faisait partie d’une campagne anti-corruption plus large mise en œuvre depuis 2016 par le secrétaire général du Parti communiste, Nguyen Phu Trong. La campagne, surnommée « Fournaise flamboyante », a vu deux présidents, deux vice-premiers ministres et des milliers d’autres responsables gouvernementaux et dirigeants d’entreprises licenciés, condamnés à des amendes ou emprisonnés pour corruption.
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