Trouver du réconfort après le décès d’un être cher
Où allons-nous quand nous mourons ? Où voyage l’âme ? Où réside l’esprit ? Une chose est sûre : le corps demeure.
Cette coquille, cette forme physique, est laissée derrière nous. Elle peut être enterrée dans la terre ou dans la mer, incinérée ou rendue à la nature d’une autre manière. Certains vestiges peuvent être conservés dans un mausolée, une urne ou même gardés en souvenir, près d’un être cher. Certains effets personnels sont conservés et partagés. Ces témoignages physiques servent de lien tangible avec ceux que nous avons perdus, un rappel de ce qui était autrefois.
Les souvenirs que nous conservons symbolisent nos proches. Ils constituent une tentative de maintenir un lien physique avec le passé. Mais où est cette personne aimée ? Les souvenirs de ceux que nous avons perdus sont rejoués comme des chansons, rembobinés et revisités. C’est une archive mentale qui nous permet de revivre des moments encore et encore. Tout comme nous pouvons revoir une scène préférée d’un film ou écouter une mélodie que nous aimons, nous revenons à ces souvenirs, y trouvant parfois un sens nouveau ou un réconfort.
Récemment, mon cher frère Colin est décédé paisiblement dans son sommeil, un doux sourire aux lèvres. Quelqu’un qui avait fait partie de ma vie toute entière est soudainement parti, n’étant plus physiquement présent. Il est difficile d’imaginer un avenir sans lui. Pourtant, je me rappelle qu’il reste avec nous à travers nos souvenirs, même si nous ne pouvons plus le voir ni le toucher.
L’esprit a une façon remarquable de nous protéger, même lorsque nous traversons une tristesse profonde, parfois insupportable. La perte a créé un vide profond, une douleur qui pénètre l’âme. Grâce à mon temps de silence avec Dieu, à mes pratiques de prière et à la grâce et à la miséricorde de Dieu, je suis capable de supporter cette période de deuil.
Lorsque notre amour pour le défunt est si immense et le sentiment de perte si accablant, comment pouvons-nous guérir ? Comment pouvons-nous aller de l’avant ? Lors de la veillée funèbre de Colin, les amis et la famille se sont réunis pour raconter comment il a touché leur vie. Des gens de tous les horizons, de toutes les cultures et de toutes les confessions, de son enfance à son âge adulte, ont raconté comment il leur a permis de se sentir vus et entendus.
Nous touchons souvent les autres d’une manière dont nous ne nous rendons pas pleinement compte : par notre attention, notre gentillesse, nos actes et notre reflet de la bonté de Dieu. Être avec ceux que Colin a touchés, entendre leurs souvenirs de lui et partager les miens nous a tous apporté du réconfort.
J’ai aussi appris à mieux connaître mon frère. En l’entendant parler de ses relations avec les autres et de ce qu’ils ressentaient pour lui, j’ai découvert une autre facette de lui – une facette que j’étais reconnaissante de connaître à l’époque où il me manquait le plus.
Nous vivons le ministère de Dieu dans notre vie quotidienne, dans nos interactions quotidiennes et dans la façon dont nous traitons les autres. Lorsque nous interagissons avec les autres et que nous touchons des vies, nous partageons une partie de nous-mêmes qui reste avec eux.
Où allons-nous quand nous mourons ? Nous ne le savons jamais, mais que se passerait-il si, lorsque nous mourrons, notre amour, comme des cendres dispersées, se répandait dans le monde ? Que se passerait-il si l’amour que nous avions pour les défunts et l’amour qu’ils avaient pour nous se dispersaient dans des actes de bonté et de gentillesse ? Et si ces restes d’amour restaient en nous, de sorte que nos êtres chers continuent de vivre dans nos cœurs, dans nos souvenirs et dans les leçons qu’ils nous ont enseignées ?
Peut-être ne mourons-nous jamais vraiment parce que nous devenons partie intégrante les uns des autres, par la présence divine en chacun de nous. En ce sens, qu’est-ce que la mort ? Ce n’est pas une fin, mais une continuation de la vie. Nous continuons à vivre dans le cœur de ceux que nous avons touchés, puis à travers ceux qu’ils touchent, et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps.
Simone Talma Flowers est directrice exécutive d’Interfaith Action of Central Texas, une organisation qui rassemble des personnes de toutes confessions et de toutes cultures pour cultiver la paix et le respect. Doing Good Together est compilé par Interfaith Action of Central Texas, interfaithtexas.org.
Cet article a été publié à l’origine sur Austin American-Statesman : La foi : trouver du réconfort après la mort d’un être cher