Rien ne va plus pour François Legault, dont la côte d’amour ne cesse de décliner. L’effondrement de la CAQ dans les intentions de vote permet au Parti Québécois de ravir la position de tête pour une première fois en près de dix ans.
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Les troupes caquistes ne récoltent plus que 25% d’appuis des Québécois, une chute de cinq points depuis le mois dernier et une baisse vertigineuse de 16 points en un an, révèle un sondage Léger-Le Journal. François Legault n’est plus considéré comme la meilleure personne pour occuper le siège de premier ministre, même aux yeux de plusieurs électeurs caquistes.
«On parle de l’homme qui a atteint des taux de satisfaction stratosphérique il ya trois ans, puis qui, aujourd’hui, devient un mal-aimé de la politique», analyse le président de la firme Jean-Marc Léger.
Depuis juin, la grogne s’amplifie. Pas moins de 63% des gens sondés sont insatisfaits du gouvernement de François Legault. Une «fissure» apparaît même auprès de sa propre clientèle, alors qu’un caquiste sur cinq désapprouve sa gestion de l’État.
La hausse du coût de la vie fait mal à de nombreux gouvernements à travers le monde et le Québec ne fait pas exception. Mais force est de constater que plusieurs erreurs ont plombé la popularité de la CAQ.
- Écoutez l’analyste politique Elsie Lefebvre au micro de Richard Martineau via Radio QUB :
Les Rois et le 3et privilège
S’ils reprochent à François Legault de ne pas avoir réussi à améliorer le système de santé et le réseau de l’éducation, les Québécois n’ont pas digéré la hausse salariale de 30% accordée aux députés, ni la subvention controversée aux Rois de Los Angeles. Les tergiversations au sujet du 3et lien Québec-Lévis et les négociations qui piétinent avec le secteur public sont aussi des irritants pour bon nombre de citoyens.
Cette vague de mécontentement profite aux péquistes de Paul St-Pierre Plamondon, qui occupent désormais la première place dans le cœur des Québécois. Le parti indépendantiste obtient 31% d’appuis dans les intentions de vote et domine chez les francophones.
Si des élections avaient lieu aujourd’hui, «une avance de 6% chez les francophones rapprocherait le PQ d’une victoire majoritaire», souligne Jean-Marc Léger, qui ajoute du même souffle qu’il s’agit cependant d’une prédiction. bien théorique à trois ans du prochain examen.
PSPP s’approche de son plafond
Mais attention, les appuis au PQ sont « fragiles ». Car si le PSPP séduit de plus en plus des Québécois, le projet d’un Québec stagne à 34 %. Plus encore, 47% des citoyens souhaitent au contraire que le Québec signe la Constitution canadienne de 1982 et «soit une province comme les autres».
«La souveraineté n’a pas monté, ça veut dire que PSPP s’approche de son plafond», décortique le sondeur.
Ses nouveaux sympathisants ne sont pas tous indépendantistes. En plus des souverainistes rentrés au bercail, le PSPP «ramasse» maintenant des caquistes insatisfaits qui ne sont pas intéressés à faire du Québec un pays. Le fait que le chef du PQ soit pressé de tenir un référendum dans un premier mandat pourrait d’ailleurs refroidir les électeurs.
Le leader indépendantiste devra donc «jouer à l’équilibriste» d’ici les prochaines élections. «Plus on va parler de souveraineté, plus ils vont s’éloigner ces gens-là. À l’inverse, il y a un réservoir de 40% de caquistes qui sont encore souverainistes, mais qui n’ont pas encore fait le trajet pour le PQ.»
Du côté des solidaires, on peut se réjouir d’une légère hausse de deux points depuis un mois. Pas moins de 15 % des Québécois voient Gabriel Nadeau-Dubois comme le politicien qui ferait le meilleur premier ministre, après un vote de confiance décisif de ses militants il y a une dizaine de jours.
Méthodologie
Un sondage Web a été réalisé auprès de 1040 Québécois âgés de 18 ans ou plus et ayant le droit de vote au Canada. Les répondants-es devaient pouvoir s’exprimer en français ou en anglais et ont été recrutés aléatoirement à l’aide du panel en ligne de LEO. Les données ont été recueillies du 1euh au 4 décembre 2023. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1040 répondants-es est de ± 3 ,04%, et ce 19 fois sur 20.