- Le président Emmanuel Macron a utilisé des pouvoirs constitutionnels spéciaux pour relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
- La refonte des retraites a suscité des protestations et des grèves généralisées dans toute la France.
- Les plans ont été adoptés au Sénat français jeudi.
Des milliers de personnes se sont massées jeudi dans la capitale française pour protester contre le gouvernement du président Emmanuel Macron imposant une refonte controversée des retraites sans vote du Parlement.
« Celui qui sème la misère récolte la colère », disait une pancarte lors du rassemblement parisien sur la place de la Concorde, de l’autre côté de la Seine, face au Parlement.
Macron est déterminé à mettre en œuvre la réforme profondément impopulaire, qui comprend le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Il a déclenché deux mois de débats houleux au Parlement et des grèves et des manifestations répétées à l’échelle nationale.
Mais la Première ministre Elisabeth Borne a utilisé jeudi un pouvoir constitutionnel extraordinaire pour imposer les changements à l’Assemblée nationale de la chambre basse sans donner aux législateurs la possibilité de voter.
« Je suis révoltée par ce qui se passe. J’ai l’impression d’être trompée en tant que citoyenne », a déclaré l’institutrice Laure Cartelier parmi la foule place de la Concorde.
« Dans une démocratie, cela aurait dû passer par un vote », a déclaré l’homme de 55 ans.
Une source policière chiffre à « plusieurs milliers » le nombre de manifestants à Paris.
– ‘Manu, besoin de mon appareil auditif ?’ –
Ailleurs en France, d’autres se sont également réunis pour exprimer leur frustration.
Dans la ville de Grenoble, dans le sud-est du pays, la représentante syndicale CGT Karen Mantovani était parmi plusieurs centaines de personnes dans la rue.
« Je pensais qu’ils respecteraient un peu la démocratie », a-t-elle déclaré.
« Mais apparemment, je suis très naïf. »
Elle s’est dite déçue du faible taux de participation.
Les sondages de ces dernières semaines ont montré qu’environ les deux tiers des Français s’opposaient à la réforme des retraites, mais à peu près le même nombre pensaient qu’elle serait adoptée de toute façon.
Lors d’une autre manifestation dans la ville de Lille, dans le nord du pays, l’un des manifestants s’est demandé comment le président n’avait pas réussi à enregistrer l’opposition publique à son plan.
« Hey Manu, j’ai besoin de mon appareil auditif ? » lire sa pancarte, en utilisant une forme abrégée très informelle du prénom de Macron.
Dans la ville de Lyon, dans le sud-est, quelque 400 personnes se sont rassemblées devant des bureaux administratifs, réclamant la démission du président.