Le pape François a appelé les forces politiques en République centrafricaine à «éviter toute forme de violence» au milieu des résultats contestés de l’élection présidentielle de dimanche.
Dix candidats de l’opposition ont appelé à l’annulation du résultat, qui a vu le président Faustin Archange Touadéra réélu au premier tour avec 53,92% des voix. La Cour constitutionnelle a jusqu’au 19 janvier pour valider ce résultat après les recours lancés par l’opposition.
Les opposants disent que l’élection a été « discréditée » après que seulement un électeur sur deux dans le pays ait été autorisé à voter et a exigé une « annulation pure et simple ».
« Je suis avec attention et inquiétude les événements en République centrafricaine, où des élections ont eu lieu récemment au cours desquelles le peuple a exprimé sa volonté de continuer sur la voie de la paix », a déclaré mercredi le pape.
« J’invite toutes les parties à un dialogue fraternel et respectueux, à rejeter la haine et à éviter toute forme de violence. »
Le pape François s’était rendu en République centrafricaine il y a cinq ans pour encourager la population à se réconcilier.
Les élections de dimanche se sont déroulées au milieu d’une guerre civile, qui a débuté en 2013 et a été relancée ces dernières semaines par l’annonce d’une offensive rebelle pour empêcher les élections. Le vote ne pouvait avoir lieu ou être compté que dans moins d’un bureau de vote sur deux dans le pays.
Les dix candidats de l’opposition ont affirmé qu’il y avait « de nombreuses irrégularités qui ont entaché les élections » et ont refusé de reconnaître les résultats publiés par l’Autorité électorale (ANE).
Deux anciens Premiers ministres, Anicet Georges Dologuélé et Martin Ziguélé, arrivés deuxième et troisième selon l’ANE, faisaient partie de ceux qui ont demandé l’annulation.
Pendant ce temps, Ange-Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement a défendu les élections comme « crédibles ».
« Les résultats sont proclamés, je ne peux que me réjouir, comme tous ceux qui ont soutenu le président et c’est un vote de rejet de la violence ».
L’Union européenne et les Nations Unies font partie de celles qui ont salué «la détermination des Centrafricains à exercer leur droit de vote, malgré les nombreux obstacles» dans une déclaration conjointe, notant les résultats provisoires.
En 2015, l’UE a aidé l’ANE à organiser « des élections libres, justes et crédibles » en République centrafricaine, et le bloc a également soutenu les forces de sécurité intérieure du pays.
Depuis 2014, le bloc et ses États membres sont le plus grand donateur d’aide humanitaire dans le pays, ayant fourni plus de 775 millions d’euros d’aide.
Discussion about this post