RÉACTION D’EXPERT : Les mères porteuses peuvent être confrontées à des risques plus élevés de complications pendant la grossesse et après la naissance
Selon une étude internationale, les mères porteuses qui portent l’ovule d’une autre femme pendant leur grossesse courent un risque plus élevé de complications de santé que les femmes qui accouchent par FIV ou par procréation non assistée. En examinant plus d’une décennie de données sur la santé au Canada, l’équipe a étudié les taux de complications graves, notamment les naissances prématurées, les troubles de la tension artérielle et les hémorragies après la naissance, chez près de 850 000 naissances, dont 806 mères porteuses portant l’ovule d’une autre femme. Les chercheurs affirment que le risque global de ces complications de santé était de 7,8 % pour les mères porteuses, contre 4,3 % pour celles qui ont conçu par FIV et 2,3 % pour les femmes qui ont conçu sans assistance. La maternité de substitution gagne en popularité, affirment les chercheurs, et il faut donc faire plus de travail pour comprendre pourquoi ce risque pourrait être plus élevé et si les grossesses par procréation assistée peuvent nécessiter des soins médicaux particuliers.
Journal/conférence : Annales de médecine interne
Recherche: Papier
Organisation(s): Université Queen’s, Canada
Bailleur de fonds : Les Instituts de recherche en santé du Canada.
Communiqué de presse
Depuis: Collège américain des médecins
1. Les mères porteuses courent un risque élevé de complications liées à la grossesse et au post-partum
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Une vaste étude de cohorte canadienne a révélé que les mères porteuses, ou mères porteuses de grossesse, courent un risque associé plus élevé de morbidité maternelle grave, de troubles hypertensifs de la grossesse et d’hémorragie post-partum par rapport aux femmes qui portent elles-mêmes leur grossesse avec ou sans assistance à la procréation. Selon les chercheurs, ces résultats suggèrent qu’une sélection judicieuse de ces mères porteuses est justifiée, parallèlement à l’élaboration de plans de soins de grossesse spécifiques à cette population. L’étude est publiée dans Annales de médecine interne.
Des chercheurs de l’Université McGill ont étudié plus de 10 ans de données provenant de la base de données Better Outcomes Registry & Network (BORN) de l’Ontario, qui représente plus de 99 % des naissances en Ontario, afin de déterminer le risque de complications avant, pendant et après l’accouchement chez les mères porteuses. L’étude a porté sur 863 017 naissances uniques, dont 806 étaient issues de mères porteuses. Les chercheurs ont constaté que le risque de morbidité maternelle grave était de 7,8 % chez les mères porteuses, soit plus de trois fois celui d’une conception non assistée et près de deux fois celui d’une grossesse par fécondation in vitro (FIV). Les trois morbidités les plus courantes étaient l’hémorragie post-partum grave, la prééclampsie grave et la septicémie puerpérale. Le risque de morbidité néonatale grave était également légèrement plus élevé chez les mères porteuses que chez les mères porteuses, l’accouchement prématuré étant plus probable chez les mères porteuses.
Les auteurs ont noté que les mères porteuses étaient plus susceptibles d’avoir déjà accouché, de résider dans une région à faible revenu et d’avoir des taux plus élevés d’obésité et d’hypertension chronique. Elles étaient également plus susceptibles que le groupe de conception non assistée d’être plus âgées et non-fumeuses, avec des tendances opposées lorsque les mères porteuses étaient comparées aux receveuses de FIV. Cependant, après avoir pris en compte ces facteurs, les mères porteuses continuaient à présenter un risque plus élevé de morbidité maternelle grave et d’accouchement prématuré. D’autres études sont nécessaires pour comprendre les mécanismes potentiels.
Collège américain des médecins
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