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Qui mettra fin au débat ? L’impasse politique persiste à la Chambre des communes

Les partis politiques fédéraux semblent engagés dans une partie de poulet dans un Parlement de plus en plus précaire à cause d’un débat qui a bloqué presque toutes les affaires à la Chambre des communes.

Les conservateurs ont promis que le débat se poursuivrait jusqu’à ce que les libéraux remettent à la GRC des documents non expurgés sur une fondation de technologies vertes qui a mal dépensé l’argent du gouvernement.

Le débat en est désormais à sa deuxième semaine.

« Je pourrais m’asseoir maintenant et tout serait fait, s’ils donnaient simplement les documents », a déclaré lundi le député conservateur Kyle Seeback à la Chambre des communes.

« Les libéraux pourraient mettre fin à tout cela. »

Le Président a statué la semaine dernière que les libéraux n’avaient pas respecté un ordre de la Chambre de remettre les documents liés à la fondation des technologies vertes, connue sous le nom de Technologies du développement durable Canada.

La fondation a été abolie après que le vérificateur général ait découvert cet été des dizaines de cas de conflits d’intérêts et plusieurs cas d’argent destiné à des projets inéligibles.

Mais le président de la Chambre, Greg Fergus, a également déclaré que la question était complexe et devrait être étudiée en commission, et que le gouvernement maintient qu’il ne devrait pas fournir de documents à la police.

Les libéraux pourraient présenter une motion pour mettre fin au débat, mais ils auraient besoin de l’appui d’un autre parti pour forcer la Chambre à passer à d’autres affaires.

Les conservateurs s’apprêtent à présenter une nouvelle motion de confiance

Le bureau de la leader libérale à la Chambre, Karina Gould, affirme que c’est aux conservateurs de mettre fin à « l’obstruction systématique ».

Les conservateurs sont prêts à faire de ces documents un élément central de leur prochaine tentative de renversement à la Chambre et de déclenchement d’élections.

Vendredi, le chef conservateur Pierre Poilievre a annoncé son intention de présenter une autre motion de censure.

Le libellé de la dernière motion vise le gouvernement à propos de la fondation des technologies vertes et du coût gonflé de l’application ArriveCan.

« Alors que les libéraux s’en remplissent les poches, des millions de Canadiens font la queue devant les banques alimentaires », ont déclaré les conservateurs dans la motion, que le parti pourrait soumettre à un débat la prochaine fois qu’il tiendra une journée d’opposition.

Le nombre de jours d’opposition alloués à chaque séance est décidé au début d’une session, mais le gouvernement décide quand ils sont programmés.

Vendredi, le chef conservateur Pierre Poilievre a annoncé son intention de présenter une autre motion de censure. (Justin Tang/La Presse Canadienne)

Les conservateurs devraient disposer de trois jours d’opposition supplémentaires avant les vacances de décembre, mais la prochaine date ne peut être fixée tant que les députés sont encore en plein débat sur les privilèges.

Contrairement aux deux dernières motions de censure présentées par les conservateurs cet automne, les conservateurs ont désormais plus de chances d’obtenir le soutien du Bloc québécois, ce qui expose le gouvernement à un plus grand risque de chute.

Le chef du Bloc Yves-François Blanchet a déclaré qu’il prévoyait entamer cette semaine des négociations avec les autres partis pour renverser le gouvernement si les libéraux n’acceptent pas les demandes de son parti. Le Bloc souhaite obtenir l’appui du gouvernement à un projet de loi visant à augmenter les prestations de sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de moins de 75 ans, ce qui coûterait environ 16 milliards de dollars sur cinq ans.

Le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, répond à une question lors de la période des questions à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa, le lundi 12 février 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick (Sean Kilpatrick/La Presse Canadienne)

Jean-Yves Duclos, le lieutenant du gouvernement québécois, n’a montré aucun signe d’acquiescement à cette demande lundi, réitérant ses inquiétudes concernant le projet de loi du Bloc.

« Cela donne parfois aux retraités aisés comme je le serai dans quelques années plus d’argent que les aînés à faible revenu de ma circonscription qui doivent joindre les deux bouts avec un revenu de pension de 20 000 $ par année », a déclaré Duclos.

« Ce n’est pas la bonne façon de se concentrer sur les personnes âgées vulnérables. »

Les néo-démocrates ont déclaré qu’ils n’avaient pas encore été contactés par le Bloc et qu’ils décideraient comment voter au cas par cas.

Les libéraux soutiennent que la Chambre des communes ne devrait pas fournir de documents à la GRC pour son enquête sur les dépenses de Technologies du développement durable Canada. Ils ont déclaré que la police devait passer par les voies appropriées pour mener son enquête et que, sinon, les actions de la Chambre pourraient porter atteinte au droit à une procédure régulière.

La GRC a reçu des versions expurgées des documents que le gouvernement a déjà fournis à la Chambre en août, mais a émis des doutes quant à sa possibilité d’utiliser légalement les documents remis par le Parlement dans le cadre d’une enquête.

« La GRC évaluera continuellement les informations et les documents qui peuvent donner lieu à une attente raisonnable en matière de confidentialité, ce qui est important pour garantir que toutes les normes juridiques applicables sont respectées au cours de cet examen », a déclaré vendredi le service de police dans un communiqué.

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Harold Fortier: