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Qu’est-ce qui donne à Israël le droit d’anéantir Gaza ?

Ces derniers jours, nous avons assisté à des rappels selon lesquels toute vie civile a la même valeur (Baerbock), les engagements d’aide humanitaire (Biden), et la reconnaissance des souffrances palestiniennes (Le Premier ministre britannique Rishi Sunak). Mais nous n’avons pas encore vu de leader national en Occident, hormis Le secrétaire général de l’ONU, António Guterressuggèrent que mettre fin à cette attaque aveugle permettrait de sauver plus de vies qu’un couloir humanitaire.

Le nœud du problème, nous disent les dirigeants politiques et une grande partie du médiasc’est que les Israéliens et les Palestiniens sont pris dans un boucle. Oui, le gouvernement israélien peut se montrer un peu autoritaire et commettre des erreurs. Mais les Palestiniens ont eux aussi leur part de responsabilité. Toutes les parties, entend-on, devraient respecter le droit international.

Pour les abonnés de ce récit, le fait qu’Israël ait maintenu pendant des décennies une occupation de la Palestine c’est illégal selon le droit international cela paraît insignifiant compte tenu des crimes de guerre commis par le Hamas. Leur conclusion est que, dans une tragédie où la douleur est inimaginable partout, courir après celui qui a donné le premier coup de poing et lui imputer tout cela est une tâche insensée. Les deux sont à blâmer.

Nous nous opposons également à la violence. Mais on pourrait se demander : pourquoi s’attacher à condamner les deux partis de la même manière ? Si le nœud du problème est enraciné dans l’injustice historique et contextuelle, assimiler la violence des deux parties ne détourne-t-il pas de la compréhension de ce contexte ? Cette approche ne risque-t-elle pas d’enliser le discours dans un bourbier de reproches mutuels et de souffrances perçues comme égales ?

Jamais équilibré

Lorsque la capacité d’un côté à exercer la violence sur l’autre est si largement disproportionnée, sûrement même pour les modérés les plus modérés, quelque chose semble ici discordant.

Au début de l’invasion, le ministre israélien de la Défense dit que « nous combattons les animaux humains et nous agissons en conséquence ». Des centaines de personnes sont désormais tuées chaque jour, et lorsque les Palestiniens du nord ont obéi L’ordre d’Israël de voyager vers le sud ils ont quand même été bombardés. La métaphore éculée de « tirer du poisson dans un tonneau » n’a jamais été aussi pertinente. Tous les messages que nous avons reçus de nos collègues et amis à Gaza sont les mêmes : les bombardements israéliens ne ressemblent à rien de ce qu’ils ont connu auparavant.

La métaphore de la balance ne fonctionne que si des poids de même mesure sont répartis sur les deux plaques. Si le pouvoir était également réparti, la responsabilité le serait également. Mais dans le cas d’Israël-Palestine, ces deux poids ne sont en aucun cas équivalents.