Produits de santé naturels au Canada : ce qu’il faut savoir

Les sénateurs du Canada discutent de nouveaux règlements qui exigeraient une surveillance plus étroite des effets secondaires des « produits de santé naturels ».

Une partie du projet de loi C-47, qui met en œuvre plusieurs engagements pris par le gouvernement fédéral dans le cadre du budget de 2023, intégrerait les produits de santé naturels, tels que les remèdes à base de plantes et les suppléments, dans la loi de Vanessa, qui oblige les hôpitaux à signaler tout effet indésirable associé aux produits .

Voici ce que vous devez savoir sur les produits de santé naturels, les risques associés à ces produits et la réglementation proposée par le Canada.

QU’EST-CE QUE LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS?

Santé Canada définit les produits de santé naturels comme des « substances d’origine naturelle utilisées pour restaurer ou maintenir une bonne santé ». Aussi appelées médecines « alternatives » ou « complémentaires », elles peuvent se présenter sous forme de comprimés, de gélules, de teintures, de solutions, de crèmes, de pommades et de gouttes.

Des exemples de produits de santé naturels comprennent les vitamines et les minéraux, les remèdes à base de plantes médicinales, les médicaments homéopathiques et traditionnels et les probiotiques.

Selon Santé Canada, certains produits de consommation courante, tels que les dentifrices et les shampooings, peuvent également être définis comme des produits de santé naturels au Canada, tant que le produit est inviolé dans :

  • le diagnostic, le traitement, l’atténuation ou la prévention d’une maladie, d’un trouble ou d’un état physique anormal ou de ses symptômes chez les humains ;
  • restaurer ou corriger les fonctions organiques chez l’homme; ou
  • modifier les fonctions organiques chez l’homme, comme modifier ces fonctions d’une manière qui maintient ou favorise la santé.

QUELS SONT LES RISQUES D’UTILISER DES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS ?

Santé Canada affirme que ces produits sont « généralement sûrs et ont moins d’effets secondaires que les médicaments », mais note que les produits ne sont « pas sans risque ».

Selon l’agence de santé, les risques comprennent des problèmes de fabrication, des allégations non prouvées, un manque d’information pour les consommateurs, l’interaction avec d’autres médicaments ou produits de santé naturels et d’éventuels effets secondaires indésirables.

Le National Center for Complementary and Integrative Health, l’agence gouvernementale américaine qui réglemente ces produits au sud de la frontière, note également que ce n’est pas parce qu’un ingrédient a des origines « naturelles » et n’a pas été fabriqué synthétiquement qu’il est totalement sûr.

Par exemple, l’agence affirme que le kava, une plante originaire du Pacifique Sud qui a été utilisée comme complément alimentaire, peut être associée à de graves lésions hépatiques.

Certains critiques affirment que Santé Canada n’a pas fait un travail adéquat pour tenir les produits potentiellement dangereux à l’écart des consommateurs. Un rapport de 2021 du Bureau du vérificateur général a révélé que 88 % des produits de santé naturels examinés étaient annoncés avec des informations trompeuses sur le produit. Certains des produits avaient des allégations de santé non prouvées et non autorisées, des dosages erronés, des listes d’ingrédients incomplètes ou des informations illisibles sur l’étiquette du produit.

COMMENT LE RÈGLEMENT PROPOSÉ AU CANADA AFFECTERA-T-IL LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS?

Depuis 2014, les hôpitaux sont tenus de signaler les effets indésirables sur la santé associés à tout produit pharmaceutique après que le gouvernement fédéral a adopté la loi de Vanessa.

À l’époque, les produits de santé naturels étaient exclus de ces exigences de déclaration. Mais ces nouveaux règlements proposés en vertu du projet de loi C-47 placeraient les produits de santé naturels dans le même cadre que la loi de Vanessa.

L’Association canadienne des aliments de santé, qui représente l’industrie des produits de santé naturels, dit qu’elle se sent aveuglée par le règlement proposé, arguant que les propositions n’ont pas été correctement étudiées ou débattues, mais qu’elles sont plutôt enfermées dans un projet de loi budgétaire omnibus.

Pendant ce temps, l’Association des pharmaciens du Canada s’est prononcée en faveur de la réglementation et a déclaré que les produits de santé naturels auraient dû être inclus lorsque la loi de Vanessa a été adoptée en 2014.


Avec des fichiers de La Presse Canadienne