La peau est de loin le plus grand organe du corps. En fonction de votre taille et de votre masse corporelle, il couvre une superficie d’environ 1,5 à 2 mètres carrés et pèse entre 3,5 et 10 kilogrammes, soit environ 15 % de votre masse corporelle totale.
Considérez-le comme une sorte d’armure intelligente. Il vous aide à ressentir le monde qui vous entoure, protège vos organes internes et vous défend contre les agents pathogènes. Ce serait une raison suffisante pour en prendre bien soin, d’autant plus que vieillissement prématuré de la peau peut dégrader sa capacité à remplir toutes ces fonctions, vous exposant ainsi à un risque d’infection plus élevé. Les dernières recherches suggèrent cependant que les conséquences sur la santé de la peau pourraient être bien plus profondes.
Pour comprendre pourquoi, nous devons examiner sa structure. La peau est composée de trois couches : l’épiderme externe, imperméable et en constante régénération ; le derme en dessous, rempli de fibres de collagène et d’élastine ; et le sous-cutané sous-jacent, ou hypoderme, constitué de graisse et de tissu conjonctif et rempli de cavités qui aident à protéger le reste du corps des chocs. Les dommages causés à ces couches peuvent inciter les cellules de la peau à pomper des protéines inflammatoires. À court terme, cela entraîne une augmentation du flux sanguin vers la zone blessée, ce qui peut accélérer la guérison. Mais si des niveaux élevés d’inflammation se maintiennent sur des périodes plus longues, ces produits chimiques peuvent s’accumuler et, avec l’aide d’un vaste réseau de vaisseaux sanguins dans le derme, se propager à d’autres organes et les endommager.
Vieillissement accéléré
Le vieillissement peut accélérer ce processus. En vieillissant, notre peau perd du collagène, de l’eau et de la graisse, ce qui la rend plus fragile. Pire encore, de nombreuses cellules cutanées entrent dans un état appelé sénescence, dans lequel elles accélèrent la production de produits chimiques inflammatoires. Ce cocktail potentiellement toxique semble amplifier le risque de maladies liées à l’âge comme le diabète, les maladies cardiaques et la démence. Bien que nous n’ayons pas encore de preuve définitive de cette hypothèse, divers éléments de preuve maintenant, soutenez-le. Des études animales, par exemple, ont montré que des lésions cutanées peuvent déclencher une inflammation généralisée. Des chercheurs du centre médical universitaire Erasmus de Rotterdam, aux Pays-Bas, ont découvert que le fait que le visage d’une personne paraisse plus vieux ou plus jeune que son âge réel était liée à leur risque global de développer une cataracte, l’ostéoporose, une perte auditive et une maladie pulmonaire obstructive chronique, ainsi qu’à leur fonctionnement cognitif général.
À l’avenir, nous pourrions bien disposer de médicaments « sénothérapeutiques » pour soit éliminer les cellules sénescentes, y compris celles de la peau, soit les empêcher de libérer des protéines inflammatoires. Ce sont encore en développementmais les progrès sont prometteurs. Entre-temps, de nombreux changements de mode de vie peuvent nous aider tous à prendre soin de cet organe crucial et fascinant. Lisez la suite pour en savoir plus.
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