Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi lors de manifestations à travers la France pour protester contre un nouveau projet de loi controversé qui interdirait les images policières et renforcerait la surveillance.
La législation, qui est en instance au parlement français, entend protéger les policiers des appels à la violence en ligne, selon le gouvernement.
Mais il a suscité la condamnation des militants des droits civiques et des groupes de journalistes, tandis que la France a reçu des avertissements de l’UE et de l’ONU.
Que stipule l’article 24?
Le nouvel article modifierait la législation actuelle pour ériger en infraction le fait de montrer le visage ou l’identité de tout officier de service «dans le but de porter atteinte à son intégrité physique ou psychologique».
L’infraction entraînerait une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an et une amende maximale de 45 000 €.
L’amendement à la législation française sur la sécurité mondiale a été proposé en octobre par La République en marche du président Emmanuel Macron! parti et son allié, Agir.
Le parlement français a rejeté une proposition similaire plus tôt cette année, mais le projet de loi sur la sécurité mondiale a autorisé mardi la chambre basse de l’Assemblée nationale.
Le parti de Macron est majoritaire à l’Assemblée nationale.
Que disent ses détracteurs?
Le projet de loi a été vivement critiqué par les journalistes et les groupes de défense des droits qui affirment qu’il restreindrait la liberté de la presse et conduirait à une moindre responsabilité de la police.
Les opposants à la législation craignent que, si elle est adoptée, elle risque de mettre en danger les journalistes et autres spectateurs qui filment les agents au travail, en particulier lors de violentes manifestations.
Ils disent que documenter et partager les actions des agents violents est essentiel pour mettre fin à de futurs incidents de brutalité policière.
Les critiques craignent que les tribunaux décident si les images ont été partagées en ligne avec «l’intention de nuire» ou non.
Outre l’incident violent de cette semaine à Paris, trois officiers français ont été inculpés d’homicide involontaire coupable en juillet après la mort de Cédric Chouviat, un livreur, que des spectateurs ont filmé et partagé.
Qui s’est prononcé contre la loi?
Des ONG telles que Reporters sans frontières, Amnesty International France et la Ligue des droits de l’homme, ainsi que des syndicats représentant des journalistes, ont été parmi celles qui ont encouragé les gens à participer aux manifestations.
Les gens se sont rassemblés par milliers dans la capitale parisienne samedi, avec des manifestations ce week-end dans d’autres villes françaises, dont Nantes et Lyon.
Parmi la foule à Paris se trouvaient des journalistes et des étudiants. Des membres du mouvement anti-gouvernemental Gilets Jaunes (gilets jaunes) auraient également été présents.
L’UE a rappelé lundi à la France que les journalistes doivent pouvoir « travailler librement et en toute sécurité », prévenant qu’elle examinera le projet de loi controversé sur la sécurité du pays pour s’assurer qu’il est conforme aux lois européennes.
Le bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et le médiateur français des droits de l’homme ont également déclaré que le nouvel article risquait de porter atteinte aux droits fondamentaux.