Obstacles à la résolution de la pénurie de médecins en Colombie-Britannique

Injecter plus d’argent dans le problème n’est pas la seule solution pour remédier au manque de médecins de famille en Colombie-Britannique

Pour le Dr Josh Ramjist, chirurgien pédiatrique à l’Hospital for Sick Children de Toronto, il y a d’autres facteurs qui pèsent dans la décision d’une faculté de médecine ou d’un diplômé en résidence de déménager en Colombie-Britannique ou dans toute autre province.

Ramjist fait partie de la fraternité des médecins qui n’ont pas pu être acceptés dans les écoles de médecine très recherchées au Canada et ont trouvé leurs opportunités d’éducation dans d’autres pays, dont beaucoup continuent de travailler à l’étranger plutôt que de rentrer chez eux.

Ramjist répondait à un récent rapport de la Banque Royale du Canada qui indique que d’ici 2028, le Canada fera face à une pénurie de 44 000 médecins, dont 72 % seront des médecins de famille.

Le rapport révèle en outre qu’environ six millions de Canadiens n’ont déjà pas accès à un médecin de famille, une augmentation de 30 % depuis 2019.

En Colombie-Britannique, le gouvernement provincial signale que plus de 60 % des adultes n’ont pas de médecin de famille.

Jusqu’à présent, la province a réagi en augmentant le nombre de places dans les facultés de médecine et en offrant plus d’argent aux médecins. Une approche similaire a également été adoptée en réponse à la pénurie de personnel infirmier.

Ramjist cite son propre exemple d’un médecin formé à l’étranger qui est rentré chez lui, et le potentiel pour beaucoup d’autres comme lui.

Il dit que la statistique conventionnelle est que pour chaque candidat accepté dans une faculté de médecine canadienne, il y en a sept à huit autres de qualité égale ou supérieure qui sont rejetés.

« Une partie de la difficulté pour les Canadiens diplômés des écoles de médecine internationales est l’accès limité aux programmes de résidence… Au Canada, nous parlons de 2 900 à 3 000 places de résidence disponibles chaque année, alors qu’aux États-Unis, ce nombre est de 28 000 à 30 000, ce qui est ce qui attire des étudiants du monde entier à chercher leur formation en résidence aux États-Unis », a-t-il déclaré.

C’est un chemin que Ramjist a lui-même suivi. Après avoir été incapable d’obtenir une place dans une faculté de médecine d’une université canadienne, il s’est inscrit à la faculté de médecine de la Grenade et a suivi des programmes de résidence à Brooklyn, New York et à Londres, en Angleterre.

De retour en Ontario, Ramjist est marié et père de deux enfants. L’idée de déménager en Colombie-Britannique à ce stade de sa vie ne lui plaît donc pas.

Il cite également le facteur coût pour être certifié pour exercer la médecine dans une autre province, un coût de plusieurs milliers de dollars qui peut être prohibitif pour quelqu’un qui déménage.

« Ce qu’il faut, c’est la création d’un programme national de certification afin que quelqu’un puisse se déplacer d’une province à l’autre sans avoir à toujours passer par ce processus de certification. Le seul coût de cela peut empêcher les gens de déménager d’une province à l’autre », a-t-il déclaré.

« Ce type de redondance (de certification) est inutile. »

Au-delà de l’argent et des coûts de certification supplémentaires, les médecins tiennent également compte de l’état des soins de santé dans un lieu particulier et de ce qu’il a à offrir en termes de mode de vie.

« Oui, l’argent aide bien sûr, mais ce n’est pas la seule réponse », a-t-il répété.

«Mais lorsque vous commencez à regarder les gens se déplacer, les autres aspects de la vie d’une certaine qualité de vie constituent une grande partie de la conversation manquée.

« Le simple fait de jeter de l’argent sur le problème est un bouton que les gens appuient et pensent que c’est la solution. »

Les diplômés internationaux en médecine, dont bon nombre sont des citoyens canadiens comme Ramjist, représentent plus du cinquième des médecins canadiens. Et ils entrent dans les spécialités de soins primaires, y compris la médecine familiale, à des taux plus élevés que les médecins formés au Canada.

Environ les deux tiers des résidences accordées aux diplômés internationaux en médecine en 2019 l’ont été en médecine interne et familiale.

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