Cette nécrologie fait partie d’une série sur les personnes décédées dans la pandémie de coronavirus. En savoir plus sur les autres ici.
Michel Robin, un acteur français primé devenu un visage familier grâce à ses rôles dans plus d’une centaine de films et d’émissions de télévision, est décédé le 18 novembre. Il avait 90 ans.
La cause était Covid-19, selon un déclaration de la Comédie-Française, la prestigieuse compagnie de théâtre parisienne où il était membre de longue date. L’entreprise n’a pas précisé où il est décédé.
« Les Français ne connaissaient pas toujours son nom, mais ils ont reconnu son visage, qui illuminait les scènes et les écrans », a déclaré le bureau du président français.
Michel Robin est né le 13 novembre 1930 à Reims, dans l’est de la France. Après des études de droit à Bordeaux, il décide de tenter sa chance en tant qu’acteur et prend des cours d’art dramatique à Paris à l’âge de 26 ans.
De 1958 à 1964, M. Robin a fait partie d’une troupe de théâtre près de Lyon dirigée par le dramaturge Roger Planchon avant de rejoindre la compagnie Renaud-Barrault à Paris. Sa carrière théâtrale s’étend sur plus de 50 ans et il se distingue dans les classiques d’auteurs comme Molière, Tchekhov et Brecht.
M. Robin était particulièrement attaché à Samuel Beckett et a joué Lucky dans «Waiting for Godot» de Beckett en 1970 et, 10 ans plus tard, Clov dans son «Endgame».
«Cela peut sembler prétentieux, mais avec Beckett, je me sens chez moi», M. Robin a déclaré au journal Le Monde dans une interview en 2003. «C’est tellement drôle et tellement horrible à la fois.»
Il rejoint la Comédie-Française en 1994 et devient un incontournable de ses productions pendant 15 ans, jouant souvent le rôle de soutien classique des vieux domestiques.
«Michel a toujours joué l’ancien, très tôt dans sa carrière», a déclaré Éric Ruf, l’administrateur général de la Comédie-Française, dans un déclaration à propos de la mort de M. Robin. «Il a récemment admis qu’il était enfin assez vieux pour ces rôles et que cela l’ennuyait.
À partir de la fin des années 1960, M. Robin est également apparu dans des films de plusieurs réalisateurs, dont Costa-Gavras, Claude Chabrol et Alain Resnais. Dans «Amélie», le film de 2001 de Jean-Pierre Jeunet, il incarne le père de M. Collignon, épicier irritable. À la télévision, il est apparu dans des émissions dont la version française de «Fraggle Rock» dans les années 1980 et «Boulevard du Palais», un drame policier, à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
En 1979, M. Robin remporte un prix au Festival de Locarno pour son rôle de vieux fermier dans la comédie suisse «Les Petites Fugues». En 1990, il remporte un Molière – le plus prestigieux prix de théâtre de France – du meilleur second rôle, pour son rôle dans «La Traversée de l’Hiver», pièce de théâtre de Yasmina Reza sur un groupe de six vacanciers en retraite mélancolique à la montagne.
Il laisse dans le deuil une fille, Amélie, et un petit-fils, Gaspard.