Description textuelle fournie par les architectes. La structure familiale nucléaire, que l’anthropologue George Murdock considérait comme universelle, est la structure familiale prédominante au Japon depuis l’après-guerre.
Mais aujourd’hui, la proportion de ménages constitués de familles nucléaires diminue. Il se pourrait que les gens désirent échapper à la pression au sein du foyer qui les oblige à former une unité unique et cohésive – le « noyau » dont la famille nucléaire tire son nom. Si tel est le cas, il semblerait que nous devrions transformer la structure même du foyer pour relâcher la pression sur les familles qui doivent être constamment unies.
Dans cette optique, nous avons pensé à briser le « noyau » en créant un espace vide cruciforme qui divise la maison en son centre. Le résultat est un agencement qui rappelle le plan d’étage résidentiel connu sous le nom de « ta-no-ji ». (Le terme « ta-no-ji » fait référence au caractère chinois signifiant « champ de riz », qui est un carré divisé en quatre parties par deux lignes qui se croisent.) Mais contrairement à la configuration japonaise traditionnelle « ta-no-ji », dans lequel les espaces se chevauchent souvent directement les uns avec les autres, le vide crée un tampon entre les quatre espaces de la maison ; en même temps, il sert de lien entre les espaces eux-mêmes, tandis que chaque espace individuel est directement connecté à l’environnement extérieur.
Tout comme un coussin d’air, le vide est un tampon contre les frictions entre les membres du foyer, soumis à la pression de fonctionner constamment comme une unité cohérente. Diviser l’espace avec de l’air détend l’atmosphère de la maison, lui conférant un sentiment de stabilité et d’équilibre.