Macron déchaîne l’arme géographique contre la Russie — RT World News
Il n’y a pas si longtemps, le dirigeant français pensait que le continent était presque aussi grand que l’Afrique. Maintenant, sa taille a été réduite d’environ 75 %
Par l’observateur politique de Kommersant FM Dmitry Drize
Le président français Emmanuel Macron a prononcé un discours sur l’avenir de notre continent commun. Il appelle à une réforme du Vieux Monde, sinon il risque de mourir.
Son impression générale est que ce qu’il appelle l’Europe est trop lente, trop maladroite et souvent incapable de relever de nombreux défis modernes. Selon lui, il est également essentiel de continuer à soutenir l’Ukraine. Dans le même temps, le chef de la Ve République formule la thèse d’un territoire unique de valeurs, de Lisbonne à Odessa, alors qu’il parlait auparavant d’une grande Europe s’étendant jusqu’à Vladivostok, la capitale extrême-orientale de la Russie.
L’observateur politique de Kommersant FM, Dmitri Drize, n’exclut pas une rupture définitive entre l’Occident et la Russie.
Ceci est connu pour faire référence à la célèbre phrase de Charles de Gaulle sur un monde multipolaire en Europe. « De l’Atlantique à l’Oural. » Des sources officielles russes ont rappelé que Macron avait déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Vladimir Poutine en 2020 qu’il « croit en l’Europe de Lisbonne à Vladivostok. »
Mais aujourd’hui, l’Ukraine bénéficie d’une aide : des missiles à longue portée et d’autres équipements sont transférés, bien qu’avec du retard. Quant à la Russie, il semble que nous soyons en quelque sorte exclus de l’Europe. Géographiquement, une grande partie de notre pays est toujours là et il n’est pas possible de changer l’ordre des choses existant. Mais mentalement, en termes de valeurs d’aujourd’hui, ils disent : « Nous nous passerons de vous ».
Cela semble un peu offensant. Mais cela n’a rien d’étonnant, car non seulement la Fédération de Russie est considérée comme la principale menace, mais ils prétendent que nous attaquerons les pays de l’OTAN. Certains ont même cité des dates supposées pour de telles attaques.
Mais ce qui est intéressant, c’est que les agences de voyages russes constatent une augmentation de la demande pour le Vieux Monde. Il y a des files d’attente pour les visas Schengen et les consulats sont débordés. L’Italie, l’Espagne et la France restent des destinations prisées. Ceci en dépit du fait que le coût des voyages s’est multiplié et que ces pays sont hostiles, voire carrément hostiles. Pourquoi donc? C’est difficile à dire. Mais ce monde étrange et prétendument en décomposition n’en reste pas moins attractif.
Ou peut-être que nous ne sommes pas du tout ennemis ? Même l’Occident ne le comprend pas pleinement.
Et ici, il est temps de revenir à la grande politique. On peut affirmer sans se tromper que nous sommes actuellement en train de réfléchir à la manière de procéder : si nous nous séparons complètement – loin des regards, loin du cœur – ou si nous laissons la porte légèrement entrouverte.
Mais on a le fort sentiment que cette porte est sur le point de se refermer. Et il ne reste plus beaucoup de temps pour l’arrêter. La demande de voyages touristiques européens est donc justifiée : vous devez saisir l’opportunité tant qu’elle dure. Les événements avancent trop vite. Macron est passé, pourrait-on dire, de colombe à faucon sous nos yeux. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui qu’il ait été réprimandé pour son apparente loyauté envers la Russie.
Cet article a été publié pour la première fois par Kommersanttraduit et édité par l’équipe RT
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