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Macron appelle à « l’ordre », à « l’autorité à tous les niveaux » dans un discours en Nouvelle-Calédonie

Le président français Emmanuel Macron, dans sa première grande interview depuis les émeutes suite au meurtre par la police d’un adolescent dans une banlieue parisienne, a appelé au retour à l’ordre et à l’autorité.

Les manifestations, qui ont commencé fin juin lorsqu’un policier de Nanterre a abattu Nahel M., un jeune de 17 ans d’origine maghrébine, ont rapidement dégénéré en violence, certains manifestants incendiant des écoles, pillant des magasins et attaquant des policiers. Des policiers de toute la France ont utilisé des gaz lacrymogènes sur les manifestants et procédé à des milliers d’arrestations.

Macron, dans une interview diffusée lundi depuis le territoire français de la Nouvelle-Calédonie au fin fond du Pacifique Sud, a déclaré avoir passé le temps depuis l’écoute. Sa conclusion ? Le pays a besoin de « l’ordre, l’ordre, l’ordre ».

L’entretien intervient à la fin d’une Délai de 100 jours que Macron s’était fixé pour apaiser et unir le pays après des semaines de protestations déclenchées par sa décision de relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.

C’est une période sensible pour le président français. Plus d’un an après le début de son deuxième et dernier mandat, il fait face à des vents contraires nationaux. Son gouvernement a perdu sa majorité parlementaire et n’a pas pu en former une nouvelle. Les manifestations contre l’âge de la retraite venaient à peine de se terminer lorsque le meurtre de Nahel a déclenché de nouveaux troubles.

Dans l’interview, Macron a cherché à se concentrer sur ce que son gouvernement a bien fait au cours de cette période de 100 jours : les plans visant à promouvoir une transition verte, à doubler le budget de l’armée et à conserver l’eau pour l’avenir avancent, a-t-il déclaré, et son gouvernement a « été efficace » même sans majorité au parlement.

Mais, a-t-il également reconnu, il y a eu de bons et de mauvais jours. Macron a remanié son cabinet jeudi, et avec une autre polémique sur les violences policières qui se préparent dans le sud du pays, les perspectives pour les 100 prochains jours semblent plus incertaines.

Comment le meurtre d’un adolescent par la police a déclenché une crise en France

Les manifestations contre le meurtre de Nahel par la police ont duré cinq nuits fin juin et début juillet. Le policier qui a tiré a été rapidement interpellé puis accusé d’homicide volontaire. Mais cela n’a pas réussi à apaiser la colère des manifestants, qui a été alimentée par ce que beaucoup considéraient comme le traitement inégal des personnes de couleur par les forces de l’ordre françaises.

Au milieu des allégations selon lesquelles certains policiers auraient fait un usage disproportionné de la force pour répondre aux manifestants, le Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a appelé aux autorités françaises « de veiller à ce que le recours à la force par la police pour lutter contre les éléments violents lors de manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité ».

Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur a dit les organes qui enquêtent sur les fautes de la police et de la gendarmerie avaient reçu 10 saisines liées aux manifestations. Le gouvernement a déclaré que des centaines de policiers étaient également blessé à l’époque.

Macron dans son interview a défendu la réponse de la police, affirmant que trop d’émeutiers arrêtés étaient les jeunes sans antécédent judiciaireet a exhorté les parents à exercer plus de contrôle sur leurs enfants.

« Notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à tous les niveaux, et d’abord au sein de la famille », a-t-il déclaré.

Macron lance un appel aux parents et blâme les médias sociaux pour les manifestations françaises

L’accent mis sur l’ordre et l’autorité intervient alors que Macron, « sous la pression de l’extrême droite » dans les sondages, a viré « à droite, offrant un dur labeur ». réforme des lois sur l’immigration et holding une ligne ferme sur les émeutes », écrit Celia Belin et Pawel Zerka, Senior Policy Fellows au European Council on Foreign Relations.

Le brandon de droite Eric Zemmour, du parti Reconquête, a martelé Macron sur les émeutes, prétendant que « Jamais l’autorité de l’Etat n’a été aussi contestée dans les banlieues. »

De l’autre côté de l’échiquier politique, cependant, Olivier Faure, le chef du Parti socialiste français, appelé l’interview « catastrophique ».

La France détient des centaines de personnes au milieu des émeutes après le meurtre d’un adolescent par la police

Le débat sur les violences policières est devenu plus explosif en France ces dernières années, d’autant plus que les médias sociaux ont diffusé des images montrant des incidents d’inconduite officielle. Des vidéos montrant le moment avant que le policier ne tire sur Nahel contredisaient le récit initial selon lequel l’adolescent avait tenté de percuter l’officier.

Maintenant, les projecteurs sont à nouveau braqués sur la police française, après qu’un homme de 22 ans a été accusé des agents anti-émeutes de l’avoir violemment agressé à Marseille alors qu’il s’approchait de la scène d’une manifestation au début du mois. Le jeune homme, nommé seulement Hedi, a raconté son histoire au point de vente local La Provencequi a rapporté qu’il était hospitalisé avec un grave traumatisme crânien.

Les autorités enquêtent sur quatre officiers dans cette affaire et jeudi, un juge a placé l’un d’eux en détention provisoire. De nombreux collègues officiers, irrités par ce qu’ils considéraient comme une punition disproportionnée de la police, ont protesté en prenant un congé de maladie ou en quittant officieusement le travail, Les médias français ont rapporté.