Lundi sera une journée fatidique pour Trudeau: son avenir politique sera scellé
Lundi prochain pourrait bien être la journée qui déterminera l’avenir politique de Justin Trudeau.
C’est que lundi prochain marque à la fois la date du retour au Parlement d’Ottawa et la date d’une élection partielle dans LaSalle—Émard—Verdun.
Danger extrême
Le premier ministre est tellement mal en point, politiquement, en ce moment, qu’on me dit qu’il songe même à ne pas se présenter à la séance d’ouverture du Parlement pour ne pas donner à Poilievre l’occasion de lui donner une autre raclée durant la période des questions…
Poilievre domine complètement Trudeau en joute oratoire. Il pense rapidement et sait garder son focus avec la précision d’un laser.
Trudeau, à l’opposé, semble trembler alors qu’il essaie de lire, sans trop que ça paraisse, les réponses qui lui ont été écrites par d’autres. C’est tout un contraste.
Partielle décisive
Mais la vraie raison pour laquelle ça risque d’aller très mal pour Justin Trudeau lundi, c’est que ses libéraux pourraient perdre l’élection partielle dans ce qui a déjà été le fief politique de l’ex-premier ministre Paul Martin.
Aux dernières élections, le député libéral David Lametti n’avait eu aucune difficulté à s’y faire réélire. Lors du dernier remaniement, Trudeau a limogé Lametti sans ménagement et sans explication. Il est ainsi devenu le deuxième ministre de la Justice d’affilié à se faire congédier par Trudeau.
L’an dernier, la démission de Joëlle Boutin, dans Louis-Hébert, à Québec, avait donné lieu à une élection partielle, qui a marqué le début d’une dégringolade monumentale pour la CAQ.
Verra-t-on la même chose choisir d’arriver aux troupes de Justin Trudeau dans ce château fort libéral, alors qu’une partielle s’y tient là aussi à la suite d’une démission, celle de Lametti ?
Le NPD était aussi dans la course, pour cette partielle, jusqu’à ce que son candidat décide de saborder sa propre campagne en publiant un dépliant électoral le mettant en vedette… avec le drapeau de la Palestine !
Depuis la sortie de ce fameux dépliant, on me dit que les soutiens au NPD ont périclité et que leurs chances de l’emporter sont désormais minces.
Le Bloc mène une campagne solide et bénéficie, par ricochet, de la côte d’amour que les citoyens accordent présentement au Parti québécois grâce à son chef, Paul St-Pierre Plamondon. Il aurait des chances de l’emporter.
Ce sera serré. D’après les sondages, les libéraux auraient cependant assez de supporters dans le comté pour gagner. Mais il est de plus en plus difficile de les mobilisateurs à voter tant que Trudeau demeurera en vente…
Rappelons qu’au mois de juin, les libéraux ont perdu un de leurs sièges les plus sûrs, celui de St. Paul’s, à Toronto. C’est après cette défaite que des langues ont commencé à se délier et que les demandes pour le départ de Trudeau se sont multipliées.
Des libéraux s’inquiètent de «spinner», préventivement, que LaSalle—Émard—Verdun n’est plus exactement la même circonscription électorale que celle de l’époque de Paul Martin, ce qui est vrai, mais cela trahit leur inquiétude.
Mark Carney
Pendant ce temps, l’exceptionnel Mark Carney s’est offert cette semaine comme conseiller économique du Parti libéral. Ce faisant, il montre qu’il est confiant et qu’il n’a pas peur de s’afficher, et d’aider sa famille politique en ces temps difficiles.
Si Trudeau perd lundi, son sort risque d’être scellé et le grand gagnant pourrait être Mark Carney.