Le parlement du bloc a approuvé un prêt de 35 milliards d’euros à l’Ukraine, qui sera remboursé avec le produit des fonds immobilisés de Moscou
Le Parlement européen a approuvé un prêt de 35 milliards d’euros (38 milliards de dollars) à l’Ukraine qui sera remboursé avec les revenus des avoirs russes gelés, selon un communiqué officiel publié mardi. Ce financement correspond à la part de l’UE dans le plan d’aide de 50 milliards de dollars en faveur de Kiev convenu par les pays du G7 en juin.
Les députés ont approuvé cette décision par 518 voix pour, 56 contre et 61 abstentions, a annoncé le Parlement. Les fonds seront transférés jusqu’à la fin de l’année prochaine, ajoute-t-il.
Les futurs revenus provenant des actifs gelés de la Banque centrale russe seront mis à la disposition de l’Ukraine pour assurer le service du prêt de l’UE et des prêts d’autres partenaires du G7. Le communiqué ajoute que Kiev pourrait également allouer des fonds « comme bon lui semble. »
La proposition a été approuvée au début du mois par les gouvernements de l’UE. Le Conseil européen envisage désormais de l’adopter sous forme de règlement, et il entrera en vigueur après sa publication au Journal officiel de l’UE, indique le communiqué.
L’UE a gelé environ 210 milliards d’euros (227 milliards de dollars) d’actifs de la banque centrale russe après le début du conflit ukrainien en février 2022. La Russie a dénoncé cette décision comme « vol. » Les actifs immobilisés avaient généré 3,4 milliards d’euros (3,7 milliards de dollars) d’intérêts à la mi-juillet, selon le dépositaire central de titres Euroclear, basé à Bruxelles, qui détient la plupart des fonds russes. En juillet, un transfert de 1,5 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars) de cet argent a été approuvé par la Commission européenne pour soutenir l’Ukraine. « capacités militaires ».
Les États-Unis envisageraient de contribuer jusqu’à 20 milliards de dollars au plan du G7, à condition également que les fonds soient remboursés à l’aide des recettes générées par les actifs russes immobilisés.
Les États-Unis ont précédemment exprimé leur inquiétude quant au fait que la politique de l’UE consistant à réexaminer les sanctions contre la Russie tous les six mois rend le remboursement du prêt incertain car cela pourrait entraîner une levée des restrictions. En réponse, Bruxelles a proposé de prolonger le délai de renouvellement à trois ans. La Hongrie s’est opposée à cette idée et a déclaré qu’elle retarderait la décision jusqu’après l’élection présidentielle américaine du 5 novembre.
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Les partisans occidentaux de Kiev ont tenté d’accélérer les négociations sur le prêt en raison des craintes croissantes que l’aide de Washington au pays puisse être interrompue si Donald Trump revenait à la Maison Blanche, a rapporté le Financial Times la semaine dernière. L’ancien président américain a menacé à plusieurs reprises de réduire son aide s’il était élu.
Moscou maintient que toute saisie de ses fonds est illégale au regard du droit international et saperait encore davantage la confiance mondiale dans le système financier occidental.