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L’Italie va détenir des migrants jusqu’à 18 mois, alors que 10 000 personnes débarquent sur une petite île en une semaine

Des réfugiés et des migrants sont vus en train de nager et de crier à l’aide des membres de l’équipage du navire « Phoenix » du Station d’aide aux migrants en mer (MOAS) après qu’un bateau en bois à destination de l’Italie transportant plus de 500 personnes a chaviré le 24 mai 2017 au large de Lampedusa, en Italie.

Chris McGrath/Getty Images

  • L’Italie tente de dissuader l’afflux de migrants avec une série de nouvelles mesures.
  • 10 000 migrants sont arrivés la semaine dernière sur les côtes de l’île de Lampedusa, soit plus du double de la population de l’île.
  • Les immigrants illégaux pourraient bientôt être détenus jusqu’à 18 mois en attendant leur rapatriement.

Le gouvernement italien, aux prises avec une augmentation des arrivées de migrants, adoptera lundi des mesures pour prolonger la durée de détention des migrants et garantir le rapatriement d’un plus grand nombre de personnes qui n’ont pas le droit de rester, ont indiqué des responsables.

Cette décision intervient après que près de 10 000 migrants ont atteint l’île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, la semaine dernière, portant un coup dur à la crédibilité du Premier ministre Giorgia Meloni, qui a accédé au pouvoir l’année dernière en s’engageant à freiner l’immigration clandestine.

Dans le but de reprendre l’initiative, le gouvernement a décidé d’allonger la durée de détention des migrants en attente de rapatriement jusqu’à 18 mois, contre trois actuellement, ont indiqué des responsables.

Les ministres approuveront également la création de davantage de centres de détention dans les zones isolées.

En vertu de la loi italienne, les migrants menacés de rapatriement peuvent être détenus s’ils ne peuvent pas être immédiatement expulsés.

Plus de 127 000 migrants sont arrivés en Italie cette année, selon les données gouvernementales, soit presque le double du chiffre de la même période de 2022.

Les autorités affirment qu’une majorité de migrants se rendent en Italie pour des raisons économiques et ne sont donc pas éligibles à l’asile.

Cependant, Rome n’a conclu des accords de rapatriement qu’avec certains des pays dont les migrants débarquent en Italie, et même lorsqu’un accord bilatéral est en place, le renvoi des migrants chez eux peut prendre des mois.

Soulignant les difficultés, les données produites par le groupe de réflexion OpenPolis montrent que seulement 20 % des personnes visées par un ordre de rapatriement ont quitté le pays entre 2014 et 2020.

Les efforts passés pour retenir les migrants ont également largement échoué, les personnes détenues s’échappant à plusieurs reprises des centres et se dirigeant souvent directement vers les pays plus riches de l’Europe du Nord.

Le Parlement italien a approuvé en avril des mesures visant à créer de nouveaux centres pour migrants pour les personnes en attente de connaître le résultat de leur demande d’asile, ainsi que davantage de centres de détention pour les personnes menacées d’expulsion.

Dans le cadre de ce plan, il a réservé environ 20 millions d’euros (environ 400 millions de rands) sur deux ans.

Meloni, qui a placé la lutte contre l’immigration clandestine au premier plan de sa campagne électorale réussie l’année dernière, s’est rendue dimanche à Lampedusa avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et a demandé à Bruxelles de faire davantage pour l’aider.

Von der Leyen a promis un plan d’action européen en 10 points pour alléger la pression, mais les mesures semblent similaires aux initiatives précédentes qui n’ont pas eu beaucoup d’impact.