Rome chercherait à retarder la mise en œuvre de la décision de la CPI jusqu’à la fin du conflit à Gaza.
L’Italie fait pression pour que soit suspendu le mandat d’arrêt émis la semaine dernière contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par la Cour pénale internationale (CPI), selon les médias italiens.
Le pays de l’UE est signataire du Statut de Rome, exigeant le respect des décisions de la CPI.
Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani aurait fait cette proposition lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 en Italie, qui a débuté lundi. Il a appelé à une décision commune des pays du G7, affirmant que les poursuites pénales pourraient être suspendues jusqu’à la fin du conflit israélo-palestinien, rapporte le journal Il Messaggero.
La CPI, basée à La Haye, a annoncé jeudi avoir émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu, son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef du Hamas Ibrahim al-Masri, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés liés au conflit de Gaza. Le tribunal a compétence sur la Cisjordanie et Gaza, qui sont considérées comme des territoires palestiniens occupés selon le droit international.
Les deux hommes politiques israéliens pourraient être arrêtés s’ils se rendent dans l’un des 124 pays signataires du Statut de Rome de la CPI, dont l’Italie.
Toutefois, le ministre italien des Affaires étrangères a souligné que même si le tribunal fait « décisions juridiques » Les gouvernements occidentaux sont responsables de « choix politiques ».
« Nous devons être unis sur ce point » Tajani aurait déclaré lors de la réunion du G7.
Selon le site d’information Euractiv, Tajani a réaffirmé la reconnaissance de la CPI par l’Italie. Cependant, interrogé sur l’éventuelle arrestation de Netanyahu s’il se rendait en Italie, le diplomate a souligné qu’il existe une forme d’immunité pour les hauts responsables de l’État.
L’Italie, les Pays-Bas, la Suisse, l’Irlande, la Suède, la Belgique, le Royaume-Uni et la Norvège ont annoncé qu’ils se conformeraient au mandat d’arrêt de la CPI. Les États-Unis et Israël ont condamné cette décision.
Israël a lancé son opération militaire à Gaza en réponse à une incursion transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle environ 1 200 personnes sont mortes et 251 autres ont été prises en otages. Selon les dernières données du ministère de la Santé de Gaza, plus de 44 000 Palestiniens ont été tués et plus de 104 000 blessés lors des attaques israéliennes contre l’enclave.