L’inflation au Royaume-Uni ralentit mais reste obstinément élevée
Le taux d’inflation en Grande-Bretagne a ralenti pour un deuxième mois consécutif en décembre, mais se situait toujours dans les deux chiffres, maintenant une pression sur les finances des ménages.
Les prix à la consommation ont augmenté de 10,5% en décembre par rapport à l’année précédente, contre 10,7% le mois précédent, la hausse des prix des denrées alimentaires et des prix dans les hôtels et restaurants compensant la baisse des prix de l’essence et des vêtements, a annoncé mercredi l’Office national des statistiques. Les prix des aliments et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 16,8% en décembre par rapport à l’année précédente, légèrement plus rapidement que le mois précédent.
Les baisses globales surviennent après que l’inflation a atteint un sommet de 41 ans en octobre, à 11,1 %.
Le pic d’inflation semble passé, à l’instar des tendances observées aux États-Unis, où le taux d’inflation global baisse depuis six mois, et dans la zone euro, où le taux est passé sous les deux chiffres en décembre. Mais les banquiers centraux, chargés de ramener l’inflation à leurs objectifs de 2 %, sont loin de crier victoire.
Pendant une grande partie de l’année dernière en Grande-Bretagne, le principal moteur de l’inflation a été la hausse des prix de l’énergie, qui a entraîné une augmentation des factures d’électricité et de gaz des ménages. Alors que les prix de gros du gaz naturel ont chuté, les banquiers centraux restent préoccupés par la mesure dans laquelle le choc énergétique continue d’alimenter l’économie et par l’impact du marché du travail tendu. Ils voient le risque que l’inflation s’incruste dans les entreprises qui augmentent les prix pour compenser la hausse des coûts et les entreprises qui augmentent considérablement les salaires pour attirer les travailleurs en pénurie lorsque le coût de la vie est élevé.
Ainsi, les décideurs qui fixent les taux d’intérêt se sont concentrés sur les signaux intérieurs de l’inflation pour essayer d’évaluer la persistance de la hausse des prix, en analysant la croissance des salaires et l’augmentation de l’inflation des services.
En Grande-Bretagne, le taux d’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et des denrées alimentaires en raison de leur volatilité, s’est obstinément maintenu à 6,3% en décembre, comme le mois précédent, a annoncé mercredi le bureau des statistiques. Les prix des services ont augmenté plus rapidement en décembre que le mois précédent.
Pour parvenir à la stabilité des prix, la banque centrale doit « veiller à ce que toute dynamique d’inflation auto-entretenue à des taux supérieurs à l’objectif de 2% soit évincée du système en limitant la demande », a déclaré Huw Pill, économiste en chef de la Banque d’Angleterre. plus tôt ce mois-ci.
Au cours d’une année, la banque centrale a relevé les taux d’intérêt de 0,1% à 3,5% et devrait les relever à nouveau lors de sa prochaine réunion début février.
Des données distinctes publiées mardi ont montré que les salaires moyens avaient augmenté de 6,4% au cours des trois mois précédant novembre par rapport à la même période un an plus tôt, le rythme le plus rapide jamais enregistré en dehors des fermetures pandémiques, lorsque les modifications de l’emploi ont faussé les données.
Mais même à ce rythme, les salaires ne parviennent pas à suivre l’inflation. La perte de pouvoir d’achat, après plus d’une décennie de lente croissance des salaires, en particulier pour les travailleurs de la fonction publique, a été en partie responsable d’une vague de grèves dans tous les secteurs en Grande-Bretagne. Les infirmières devraient à nouveau débrayer en février dans une bataille avec le gouvernement pour une augmentation des salaires.
Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre Rishi Sunak a fait cinq promesses aux Britanniques dans un discours qui visait à restaurer l’optimisme alors que le pays était embourbé dans des grèves et qu’une crise s’aggravait parmi les services de soins de santé d’urgence à la recherche d’un meilleur salaire. Parmi les promesses figuraient des promesses de croissance de l’économie et de réduction de moitié de l’inflation cette année. Alors que les perspectives de croissance de la Grande-Bretagne sont très faibles, on s’attendait déjà à une forte baisse de l’inflation cette année, car l’impact de la hausse des prix du gaz naturel l’an dernier n’est plus pris en compte dans les calculs annuels.
L’inflation prévue par la Banque d’Angleterre ralentirait à 5,2% au quatrième trimestre de cette année, en supposant des taux d’intérêt plus élevés.