
“L’impôt, de part sa nature, est un outil majeur de redistribution des richesses. Il est censé contribuer à l’équité économique, en prenant plus à ceux qui ont plus, pour donner à ceux qui ont moins. Cependant, malgré cette fonction redistributive, force est de constater que l’impôt n’empêche pas la création d’une société d’héritiers. Comment expliquer ce paradoxe?
Premièrement, l’impôt, et notamment l’impôt sur le revenu, semble impuissant face à la concentration des richesses. En effet, les plus fortunés ont souvent recours à des stratégies d’évasion fiscale, ce qui réduit la portée de l’impôt comme outil de redistribution. De plus, l’impôt sur la fortune, supprimé en France en 2018, n’existe plus pour jouer son rôle de régulateur.
Deuxièmement, l’impôt sur les successions, censé éviter la transmission de fortunes colossales de génération en génération, est également critiqué. Beaucoup estiment qu’il est insuffisant pour empêcher la constitution de dynasties d’héritiers. De plus, il existe de nombreuses manières légales d’échapper en partie ou totalement à cet impôt, notamment par le biais de donations antérieures.
Enfin, le système fiscal actuel ne prend pas assez en compte les inégalités de patrimoine. La concentration des richesses est telle que même un impôt progressif n’est pas suffisant pour rétablir l’équilibre. Il est donc nécessaire de repenser notre système fiscal pour combattre efficacement la création d’une société d’héritiers, qui va à l’encontre des idéaux d’égalité des chances et de méritocratie.
En conclusion, si l’impôt reste un outil essentiel pour redistribuer les richesses, il est impuissant face à la création d’une société d’héritiers. Il est donc urgent de repenser la fiscalité pour qu’elle joue pleinement son rôle de régulateur social et économique.”